samedi 29 mai 2010

Une Mauritanienne accuse le consulat de Mauritanie aux Iles Canaries de lui avoir refusé de délivrer son passeport

Presque la cinquantaine, Marième Diop, une mauritanienne d’origine, vit aux Iles Canaries depuis 1986. L’histoire que cette dame est en train de vivre dans ce pays ressemble à une vie de bâton de chaise. Depuis plus d’une année, elle vit seule avec ses quatre filles, à la suite de son divorce avec le sieur Abdourrahmane Bâ, vivant actuellement à Nouakchott depuis son expulsion d’Espagne.

Ereintée par ses conditions de vie, Marième Diop décide ainsi de rentrer définitivement en Mauritanie, plus précisément à Mbagne, dans le sud de la Mauritanie, d’où elle est native ainsi que ses parents.

Mais, pour revenir en Mauritanie, il lui faut un passeport. Elle se rend au consulat de Mauritanie aux Iles Canaries, munie de son ancienne pièce d’identité. Et là, parce qu’elle ne parle pas hassanya, rapporte-t-elle, le consul de Mauritanie refuse de lui octroyer un passeport.

Ce qui l’empêche, du coup, de mettre les pieds sur le territoire mauritanien, faute d’obtenir un passeport. Face à ce refus, la voilà, contrainte de prolonger son séjour. La seule option qui lui restait, c’était de contacter un membre de sa famille vivant à Nouakchott pour aller lui chercher les pièces susmentionnées à Mbagne.

Ce qui fut fait et elle se présenta, à nouveau, au consulat de Mauritanie aux Iles Canaries, munie de ces pièces d’Etat civil. A sa grande surprise, le Consul lui tient le même discours que sa première rencontre avec ce dernier.

Mais, cette fois-ci, ce dernier ira plus loin en lui demandant un casier judiciaire et un acte de nationalité. Depuis, Marième Diop dans une situation de désespoir extrême.

"Je vis seule et je veux rentrer parce que je vis dans des conditions difficiles. Je n’en peux plus de rester aux Iles Canaries. Je n’ai pas de ressources. Tout ce que je veux, c’est de rentrer en Mauritanie et voir mes parents qui sont devenus âgés et que je n’ai pas revu depuis plus de vingt ans", a confié Marième Diop qui s’est retrouvée, du coup, dans une situation de désespoir voire de vulnérabilité.


"Tout ce que je veux, c’est de rentrer. Tout ce que je veux, c’est d’obtenir mon passeport", a expliqué Marième Diop dont le sort, aujourd’hui, est suspendu entre les mains de Sid’Ahmed Lavrack qu’elle n’a pas manqué d’accuser de lui avoir montré de la froideur à son égard à chaque fois qu’elle se rendait au Consulat.

A Nouakchott, la famille de Marième Diop entend se saisir des organisations de défense des droits de l’homme mauritaniennes en vue de déclencher une action de solidarité en faveur de Marième Diop et ses quatre filles actuellement prises en charge par le service social canarien.

Contacté à ce propos, le consul de Mauritanie aux Iles Canaries, Sid’Ahmed Lavrack a laissé entendre que les allégations de Marième Diop sont "déniées de tout fondement".

"Elle s'est présentée au Consulat au mois de janvier 2009 pour solliciter un passeport. N'étant ni inscrite au Consulat et n'ayant aucune référence de son passeport, je l'ai aidée à contacter des membres de sa famille en Mauritanie pour lui faire un dossier lui permettant d'obtenir un passeport auprès de la Direction Nationale de la Sûreté Nationale à Nouakchott", a déclaré Sid’Ahmed Lavrack.

"Il y’a seulement un mois, Madame Marième Diop, est revenue me voir pour me montrer un Acte de Naissance qui lui a été envoyé de Mauritanie. Je l'ai encouragé à faire établir par ses parents un certificat de nationalité et je m'occuperai de lui obtenir un passeport auprès de la direction générale de la sureté nationale à Nouakchott. Chose qu’elle a accepté et j’attends toujours son retour", a-t-il ajouté.

Sid’Ahmed Lavrack a promis de suivre de près le cas de Marième Diop auprès de la Direction Générale de la Sûreté Nationale en se rendant personnellement à Nouakchott.

Babacar Baye NDIAYE

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