dimanche 30 août 2009

Palestine-M. Bassel Torjeman sur le sommet de Doha:”Le monde arabe a joué une mauvaise carte”


idjaameNews-A la suite de la décision du gouvernement mauritanien de geler ses relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël comme l’a toujours demandé l’opinion publique mauritanienne, M. Bassel Torjeman, conseiller à l’ambassade de l’Etat de Palestine à Nouakchott, a salué cette initiative qu’il a qualifiée de courageuse.
Il a fait cette déclaration ce 17 janvier au cours d’une soirée organisée par des hommes politiques mauritaniens tels que Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, Moustapha Ould Abeiderrahmane, Boïdiel Ould Houmeïd… Cette soirée rentrait dans le cadre des manifestations de soutien à la suite des bombardements de l’armée israélienne qui avaient fini par susciter l’indignation et l’émoi à travers le monde.
M. Bassel Torjeman, tout en appréciant à sa juste valeur cette décision courageuse prise par le gouvernement mauritanien de geler ses relations diplomatiques avec Israël, n’a pas manqué de souligner les coups de foudre que risquerait la Mauritanie de la part des Etats-Unis par exemple déjà hostiles au coup d’Etat du 6 août 2008. “On sait très bien que cette décision prise par le gouvernement mauritanien est une décision très difficile car elle intervient dans un moment très délicat de l’histoire de la Mauritanie. On sait qu’il y a beaucoup de problèmes et on demande à tout le peuple mauritanien de soutenir cette décision de leur gouvernement”, a-t-il affirmé.
En outre, il a battu en brèche la position de certains responsables palestiniens ayant participé au sommet de Doha, à Qatar, réservé à la situation qui prévaut dans la bande de Gaza. Il a accusé ces derniers d’avoir adopté une position qui n’allait pas dans le sens des intérêts du peuple palestinien. D’ailleurs, pour lui, le jeu n’en valait pas la chandelle.
Après 22 jours de trêve, Israël a décidé d’observer un cessez-le-feu unilatéral. Mais, du côté du Hamas, on a rejeté une telle décision émanant du cabinet israélien. Pendant ce temps-là aussi, la diplomatie internationale s’active pour trouver une solution à cette guerre entre l’Etat hébreu et le Hamas.
Pour autant, la guerre n’est pas encore finie puisque le Hamas continue à lancer des roquettes en direction d’Israël qui a fait savoir, lui aussi, qu’il répliquerait si le Hamas s’aventurait dans un tel exercice.
Le bilan est lourd. Pendant trois semaines, l’armée israélienne n’a pas cessé de pilonner la bande de Gaza. Conséquences : il y a eu plus de 1.200 morts, des centaines de milliers de blessés et plus de 10.000 maisons complètement détruites. “Le peuple palestinien est en train de payer le prix de cette guerre folle qu’Israël mène”, se désole M. Bassel Torjeman. “Il n’y a pas eu aucune réaction pour dire non au massacre contre le peuple palestinien. Le monde entier a fermé les yeux comme si de rien ne se passait”, fulmine-t-il en s’interrogeant sur l’expectative des grandes démocraties de la planète.
Au sujet du cessez-le-feu unilatéral décidé par l’Etat hébreu, M. Bassel Torjeman, tout en le qualifiant de “décision très positive” a laissé entendre que c’est un prétexte pour Israël de mieux se préparer.”L’Etat d’Israël, depuis sa création en 1948, a toujours été un Etat agressif”, dit-il.
Pour lui, ce n’est pas cette trêve qui va résoudre la situation à Gaza. Ainsi donc, il en appelle à l’Etat hébreu de respecter la résolution de l’ONU de 1860 qui préconise l’arrêt immédiat des massacres dans la bande de Gaza. “La cause palestinienne doit être au-dessus de tous les clivages arabo-arabes”, dit-il.
La question palestinienne divise le monde arabe. D’ailleurs, le sommet de Doha s’est terminé en queue de poisson au grand dam des populations palestiniennes. “Le monde arabe a joué une mauvaise carte”, regrette M. Bassel Torjeman en réaction à ce qui s’y est passé.


Babacar Baye Ndiaye

Nouakchott- Recrudescence de la violence sexuelle:La présidente de l’Afcf au bord du ras-le-bol et de l’énervement


idjaameNews-Aminétou Mint El Moctar, la présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille, est dans tous ses états. Et pour cause. La recrudescence de la violence sexuelle dans la capitale, Nouakchott. Les mis en cause sont souvent des chefs de famille. Et, nonobstant les campagnes de dénonciation de la part de l’Afcf, une Ong impliquée dans la promotion des femmes, ce phénomène continue à monter en flèche. D’où l’inquiétude d’Aminétou Mint El Moctar. Le constat est plus que dramatique qu’amer.
"Aujourd’hui, les femmes sont victimes de violences conjugales, d’abus sexuels, de viols, de maltraitances et les filles domestiques sont aussi maltraitées, violées et escroquées par leurs employés", s’indigne-t-elle.
Difficulté de trouver un interlocuteur, absence d’assistance, manque d’application de la loi, ces femmes sont abandonnées à leur propre sort. Excepté la brigade des mineurs, les commissariats de Police refusent souvent de collaborer avec les rares Ongs qui militent dans le domaine de la protection des femmes. Leur attitude frise même l’irresponsabilité.
Et, ce qui provoque l’ire de la présidente de l’Afcf, c’est que les auteurs de tels actes ne sont point inquiétés par la Police. Au lieu d’être protégée, la femme victime devient "la risée des autorités policières", s’indigne-t-elle. "On lui refuse la réquisition, soutient-elle. Et, si, on lui donne la réquisition, l’auteur est libéré avant le résultat de l’expertise. C’est très grave !"

Un cadre juridique défaillant

Cet état de fait renseigne sur le cadre juridique très défaillant en terme de lutte contre les violences faites aux femmes ; notamment, en ce qui concerne la protection des filles domestiques, très vulnérables. Autre raison favorisant la recrudescence des violences à l’égard des femmes, l’absence d’une loi criminalisant de telles pratiques. "C’est pour cela que les viols font rage ainsi que les violences familiales ", explique Aminétou Mint El Moctar.
Hormis les articles 309 et 310 du code pénal qui appréhendent de telles pratiques, il n’y a pas de lois spécifiques qui criminalisent les violences à l’égard des femmes y compris les filles domestiques. Non plus, il n’y a pas une juridiction qui traite spécifiquement ces problèmes.
Rien que dans la journée du 26 août 2009, l’Afcf a enregistré 10 cas de jeunes filles domestiques violées et violentées. Parmi elles, Aminata Ndiaye, 12 ans, originaire du Sénégal, qui a été enfermée et ligotée pendant 3 jours, rapporte la présidente de l’Afcf, par son employeuse. De même que le 25 août, une femme du nom de Néné Keita qui est en terme a été, elle aussi, violentée par son mari, un maçon de son état. Oumou Ndiaye, 14 ans, mauritanienne, est logée dans la même enseigne qu’Aminata Ndiaye. A la seule différence, elle a été violée et escroquée. Elle a été même battue par ses employés pour l’empêcher de dévoiler au grand jour son calvaire.
Saisie de toutes ces affaires, l’Afcf a décidé de porter plainte contre ces familles. Toutefois, la présidente de cette association, craint qu’il n’y ait pas de suite dans le traitement de ces affaires. "Combien de victimes sont venues nous voir ? Combien de victimes ont été à la police et qui n’ont pas trouvé gain de cause ?", s’interroge-t-elle. "Nous espérons que ces dossiers ne seront pas classés sans suite", prie-t-elle afin que ces cas ne finissent pas comme ceux des jeunes filles esclaves domestiques qui avaient récemment défrayé la chronique à Nouakchott au su de tout le monde.
Et, face à la recrudescence de tels phénomènes, Aminétou Mint El Moctar a dû mal à cacher son inquiétude. Pire encore, à ses yeux, cela démontre une certaine démission de la part de la police, une négligence de la prise en compte de cette question dans les lois. Mais, ce que cela démontre surtout, c’est l’inefficacité de la justice dans ce domaine.

Babacar Baye Ndiaye

mercredi 26 août 2009

Coumba Ndaw- Litige foncier entre une famille Cissokho et Camara: La Cour Suprême traîne toujours les pieds dans la délibération


idjaameNews-Coumba Ndaw est une localité située à quelques 18 kilomètres de Sélibaby dans la commune de Khabou. Ici, un litige foncier oppose une famille Cissokho, descendante d’esclaves, à celle des Camara, maîtres esclavagistes de nature. Depuis le déclenchement de cette affaire qui remonte en 2003 et qui a une connotation esclavagiste, il y a deux jugements qui ont été rendus. Le premier a été fait par le procureur de la République de Sélibaby en faveur des Camara.
Ce verdict qui date de 2007 a été balayé d’un revers de la main par la famille Cissokho qui fit aussitôt appel auprès du tribunal départemental de Kiffa. Celui-ci va à son tour confirmer la décision de justice du tribunal départemental de Sélibaby. C’est par la suite que la famille Cissokho décidât de porter cette affaire devant la Cour Suprême. Depuis lors, aucune suite n’a été donnée à ce dossier. Pendant ce temps-là, les deux familles continuaient à se crêper les chignons.
Ce terrain appartiendrait à la famille Cissokho qui l’exploite depuis plus de 45 ans. "A la dernière minute, il y’a une famille Camara qui s’est déclaré propriétaire du terrain en prétextant qu’il appartiendrait à leurs aïeuls", renseigne un membre de la famille Cissokho sous le couvert de l’anonymat.

Règlement de comptes ?

Pour la présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (Afcf), c’en est véritablement un. Et, à l’en croire, l’affaire Coumba Ndaw constitue "une violation flagrante de la loi criminalisant l’esclavage" et montre en outre que "cette loi n’a pas été appliquée" en pareille circonstance.
Ecœurée et indignée, Aminétou Mint El Moctar a vertement attaqué "les esclavagistes qui sont en train de spolier leurs anciens esclaves" sous le nez et la barbe des autorités administratives et judiciaires. Pour elle, "la terre appartient à ceux qui la mettent en valeur" et cela est suffisant à ses yeux pour remettre ces terres à la famille Cissokho.
Des cas comme celui de Coumba Ndaw, il en existe partout en Mauritanie. En réalité, le litige foncier qui oppose la famille Cissokho à celle des Camara n’est que l’arbre qui cache la forêt. Déposséder des terrains, c’est devenu presque une mode. "C’est tous les maîtres esclavagistes qui créent des problèmes autour des parcelles de terres, des propriétés de leurs anciens esclavages. Ils veulent se venger. Ils sont contre la loi. Ils sont contre la justice. Ils n’ont qu’une seule idée à l’esprit : arracher les terres des pauvres gens qui vivent de ça", s’écrient Aminétou Mint El Moctar.
Cette affaire de Coumba Ndaw pose un autre débat, celui de l’application et de l’efficacité de la loi criminalisant l’esclavage et les pratiques analogues ainsi que la loi sur la réforme agraire de 1983.
Dans ce sens, la présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille, Aminétou Mint El Moctar a mis en garde l’Etat mauritanien contre la perpétuation des cas de dépossession de terres à caractère esclavagiste comme celui de Coumba Ndaw qui sont devenus légion en Mauritanie.
Elle n’a pas non plus manqué de battre en brèche "la solidarité féodale" qui existe entre la justice, l’administration et les maîtres esclavagistes."Le cas de Coumba Ndaw doit être réglé très rapidement et que la famille Camara soit punie parce qu’elle a porté préjudice à la famille Cissokho", a préconisé Aminétou Mint El Moctar.
En attendant d’être fixés sur leur sort par la cour suprême où a terri cette affaire, les Cissokho et les Camara continuent à se regarder en chiens de faïence. La présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (Afcf) craint aussi que l’Affaire Coumba Ndaw ne soit "une base de conflit" qui pourrait entraîner des dégâts considérables. "Si, aujourd’hui, la Mauritanie veut être un Etat de droit, un Etat démocratique, il faut faire une rupture claire et nette avec ces pratiques de l’administration judiciaire et territoriale qui sont nuisibles au progrès du pays", dit-elle, promettant qu’elle va se battre afin que justice soit rendue à la famille Cissokho.

Babacar Baye Ndiaye

dimanche 23 août 2009

Ladji Traoré,SG de l'APP:"Nous continuons à décrédibiliser ces élections du 18 juillet qui ont porté Aziz au pouvoir"


idjaameNews-La crise politique née du coup d’Etat du 6 août 2008 fomenté contre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi par Mohamed Ould Abdel Aziz est loin de connaître son épilogue. En tout cas, tel est l’avis de M. Ladji Traoré, secrétaire général de l’APP. "Nous continuons à décrédibiliser et à nier toute crédibilité à ces élections [du 18 juillet 2009] qui ont porté Aziz là où il est. Et, nous demandons une enquête internationale approfondie sur le comment et le déroulement de ces élections et les résultats", dit-il. Dans l’interview suivante, il revient entre autres sujets évoqués sur le futur poste du chef de file de l’opposition, sur les relations entre Aziz et Messaoud, sur l’alliance du Rfd et du Fndd mais aussi sur l’urgence d’organiser des élections générales anticipées.

Le Rénovateur Quotidien : Ahmed Ould Daddah s’est classé, lors de l’élection présidentielle du 18 juillet, derrière votre président Messaoud Ould Boulkheir. Cela vous réjouit-il de briguer le poste du chef de file de l’opposition au détriment du Rfd ?

Ladji Traoré : Mais, qu’est-ce que vous appelez chef de file de l’opposition ? Nous, politiquement aujourd’hui, l’Alliance Populaire Progressiste est incontestablement la principale force politique et morale de l’opposition mauritanienne. Mais nous n’avons pas brigué le poste du chef de file de l’opposition. Ce poste est une autre affaire. Parce que c’est une loi mauritanienne qui institue le chef de file de l’opposition, qui n’est pas dans la tradition francophone. C’est une tradition britannique et canadienne. Et, le chef de file de l’opposition se dessine à partir des élections législatives. C’est le parti qui a réuni le plus grand nombre de députés sur sa liste qui devient chef de file de l’opposition. C’est cela l’esprit de la loi. Donc, nous n’avons rien à briguer. Nous, nous avons joué le rôle que nous devions jouer à la tête de l’opposition. Jusqu’aux nouvelles élections législatives, le chef de file de l’opposition pour nous reste le même [Ndlr, Ahmed Ould Daddah].

Le Rénovateur Quotidien : A votre avis donc, il serait prématuré de vous attribuer le poste du chef de file de l’opposition comme on l’entend souvent ?

Ladji Traoré : Il y a deux faits. Il y a la situation politique de fait et il y a ce qui est institué par les lois électorales du pays. La situation politique de fait aujourd’hui incontestablement dans l’opinion nationale et internationale place Messaoud Ould Boulkheir comme chef de file de l’opposition démocratique en Mauritanie. Mais, le chef de file de l’opposition démocratique sur le plan institutionnel, c’est autre chose. Et, comme il n’y a pas d’élections pour le moment, pour nous, le chef de file de l’opposition n’a pas juridiquement changé et politiquement, c’est autre histoire.

Le Rénovateur Quotidien : Messaoud Ould Boulkheir demeure le président de l’Assemblée Nationale. Est-ce que votre parti serait favorable à une dissolution de la chambre des représentants ?

Ladji Traoré : Notre parti n’est pas un parti bureaucratique. Ce n’est pas un parti qui court derrière les postes. C’est un parti démocratique. C’est un parti qui court derrière des institutions démocratiques. Au niveau de notre parti, nous demandons des élections générales anticipées et la reprise de ces élections générales anticipées peut faire en sorte que Messaoud Ould Boulkheir redevienne normalement président de l’Assemblée Nationale ou quelqu’un d’autre. Cela nous importe peu.

Le Rénovateur Quotidien : Messaoud Ould Boulkheir a été l’un des farouches détracteurs de Mohamed Ould Abdel Aziz et d’ailleurs il continue à l’être toujours. Est-ce qu’il sera à l’investiture de ce dernier ?

Ladji Traoré : Allez lui poser la question ! Quand j’ai été avec lui ce matin (Ndlr, dimanche 2 août 2009), je ne lui ai pas posé cette question. Beaucoup de rumeurs courent qu’Aziz a rencontré Messaoud ou que ce dernier a vu le premier. Sur ce point-là, je peux être formel. Aziz, depuis les dernières élections, n’a pas rencontré Messaoud. Et, Messaoud aussi n’est pas prêt à le rencontrer. Mais, en tant que responsable d’un parti politique, président de l’Assemblée Nationale de surcroît, il est prêt à rencontrer n’importe qui même Aziz. Parce que nous ne sommes pas ni haineux, ni vindicatifs. On est des démocrates.

Le Rénovateur Quotidien : Entre Mohamed Ould Abdel Aziz et Messaoud Ould Boulkheir, les divergences continuent-elles à se creuser ?

Ladji Traoré : Absolument ! Nous continuons à décrédibiliser et à nier toute crédibilité à ces élections [du 18 juillet 2009] qui ont porté Aziz là où il est. Et, nous demandons une enquête internationale approfondie sur le comment et le déroulement de ces élections et les résultats. Et, au-delà de ça, nous demandons de toute façon la poursuite du processus démocratique par des élections générales anticipées.

Le Rénovateur Quotidien : La communauté internationale a reconnu, contrairement à vous, la transparence de ces élections y compris la France et même les Etats-Unis d’Amérique. N’êtes-vous pas en train de mener un combat solitaire ?

Ladji Traoré : Qu’est-ce que vous appelez communauté internationale ? Il y a certains pays qui ont reconnu les dernières élections. D’autres institutions internationales sont très réservées par rapport à ces élections. Je sais que Alain Joyandet va passer à Nouakchott. Il va faire la Guinée et d’autres pays. D’ailleurs, c’est un itinéraire bizarre ! Cela veut dire qu’il part dans les pays où la situation politique et démocratique n’est pas très claire. Même si du point de vue protocolaire, les français, les américains et les espagnols ont fait des félicitations. Nous savons que l’Union Européenne est plus que réservée sur le résultat de ses élections et on en saura davantage.

Le Rénovateur Quotidien : Le fait de compter sur l’Union Européenne n’est-il pas une manière dérobée d’avouer votre défaite ?

Ladji Traoré : Nous comptons d’abord sur nous-mêmes, sur notre propre combat, sur notre force à convaincre les partenaires nationaux et étrangers pour sortir notre pays de la crise et le mettre sur les bons rails et instituer de véritables institutions démocratiques. C’est cela le fond. Rien n’est encore réglé. On reste encore dans le flou antidémocratique et anti-putschiste.

Le Rénovateur Quotidien : L’alliance Rfd/Fndd n’a pas réussi à défaire Mohamed Ould Abdel Aziz. Pensez-vous que cette alliance circonstancielle a de beaux jours devant elle ?

Ladji Traoré : Les gens spéculent beaucoup. Moi, je m’en tiens à la dernière conférence de presse commune d’Ahmed Ould Daddah et de Messaoud Ould Boulkheir et je m’en tiens aussi à la dernière prise de position d’Ely Ould Mohamed Vall. Autrement dit, les principaux acteurs politiques démocratiques de ce pays dénient toute crédibilité aux élections qui ont porté Abdel Aziz là où il est. Pour l’avenir, je suis sûr qu’Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir qui se connaissent bien, qui ont fait la lutte politique depuis 1992 –ça, on l’oublie souvent-, au-delà de leurs divergences, sont absolument sur la même longueur d’onde sur le front de la revendication et ils le resteront.

Propos recueillis par
Babacar Baye Ndiaye

samedi 22 août 2009

Clouée au sol, Mauritania Airways fait part de sa conternation


Au matin du 12 juillet 2009, les employés et techniciens de Mauritania Airways affectés à l’entretien et à l’exploitation de ses 3 X avions, ont été empêchés, par une société privée de sécurité, d’accéder à leurs bureaux et au hangar technique pour faire leur travail et assurer les vols, et ce sur ordre du liquidateur de l’ex-Air Mauritanie.
En réaction à cet agissement, le directeur commercial a précisé que les autorités, n’ont pas avancé les motifs de ces mesures prises sans préavis, soulignant, qu’à son avis, c’est l’ex compagnie aérienne en liquidation, Air Mauritanie qui serait à leur origine.
Le responsable de la société a poursuivi ses déclarations en disant que, devant cette situation, la société serait contrainte d’annuler son vol de ce dimanche, en partance pour la France, au bord duquel 150 passagers devaient voyager.
Il a justifié cette décision par le fait que les techniciens de Mauritania Airways n’ont pas pu faire les visites techniques habituelles des avions programmés pour les vols et nécessaires avant leur décollage, pour garantir ainsi le maximum de sécurité des clients de la compagnie.
Sur un autre plan, des sources judiciaires indiquent que les agents de l’ex compagnie Air Mauritanie, ont mis fin à une période de mise à disposition, qui permettait à Mauritania Airways de bénéficier des services à terre de l’aéroport de Nouakchott de l’ex compagnie en liquidation.
En vertu de cet arrêt, les permanents auraient décidé d’expulser les employés mauritaniens du hangar que Mauritania Airways exploitait à l’aérodrome de Nouakchott. C’est à la suite de l’intervention du Ministre de la Justice, que le Président du Tribunal Commercial de Nouakchott, M. Zakaria Thiam, s’est déplacé sur place, et que le problème a été résolu momentanément.
Du côté de la direction de Mauritania Airways, on tente de rassurer les passagers au sujet de ces agissements qui sont, selon elle, de nature à bloquer les vols de la compagnie. "On voudrait annoncer au public, malgré ces tracasseries, la compagnie Mauritania Airways continuera à offrir ses services et assurer ses vols régulièrement", déclare M. Moncef Badis, directeur général de Mauritania Airways.
La direction de Mauritania Airways voit dans ces agissements de la part du liquidateur d’ex-Air Mauritanie une sorte de pression pour tripler le loyer de ce hangar. Cette action a visiblement surpris la direction qui était pourtant en négociation avec le liquidateur d’ex-Air Mauritanie à qui ce hangar appartient.
"Nous sommes disposés à augmenter le loyer mais pas à le tripler. Ce n’est pas possible et on ne peut pas l’accepter", a assuré le directeur général de Mauritania Airways qui a tenu à préciser que les portes des négociations ne sont pas closes. Ce blocage imprévu a occasionné, à en croire la direction de Mauritania Airways, le retard de certains vols en destination de Paris ou de Dakar.
D’ailleurs, la direction de Mauritania Airways a sorti quelques heures plus tard un communiqué dans lequel elle assure qu’"elle continuera à assurer l’exploitation de ses vols au profit des usagers du transport aérien de et vers la Mauritanie" nonobstant les innombrables difficultés et les tracasseries quotidiennes.
Après plusieurs coordinations entre les deux parties en conflit, le président de la Cour commerciale et le Procureur de la République adjoint, les deux médiateurs dans ce conflit, sont parvenus à débloquer la situation grâce à un compromis qui a enfin permis à Mauritania Airways de reprendre son trafic aérien régulier.


Babacar Baye Ndiaye

Accord cadre de Dakar: Le trio Ibrahima Moctar Sarr, Kane Hamidou Baba et Sghaïr Ould Mbareck hausse le ton!


Au moment où les négociations entre le Groupe International de Contact et les trois pôles directs de la crise politique se tenaient, dans la matinée du 26 juin 2009, sous l’égide du Président Wade, en vue de surmonter le dernier écueil survenu dans la mise en application de l’accord cadre de Dakar, trois candidats à la course présidentielle du 18 juillet en l’occurrence , Kane Hamidou Baba, Ibrahima Moctar Sarr et Me Sghaïr Ould Mbareck ont organisé une conférence de presse à l’hôtel Khatter, pour protester contre leur mise à l’écart dans ces négociations."Si nous ne sommes pas une partie du problème, nous sommes une partie de la solution", ont-ils rappelé.

Très remontés, ces trois candidats ont exprimé leur regret de n’avoir pas été associés aux négociations en vue de favoriser un dialogue inclusif et de renforcer le consensus national. Mais, après la signature de l’accord cadre de Dakar qu’ils avaient salué, leur optimisme est vite retombé comme un soufflet.
"Nous avions espéré de tout cœur que cet accord de Dakar allait connaître une mise en œuvre rapide afin de mettre fin à la crise politique que nous vivons et faire en sorte que tous les acteurs politiques engagés ou qui souhaitent s’engager dans ces élections présidentielles puissent y prendre part", a expliqué Kane Hamidou Baba.
Cette marginalisation n’a pas été du goût de ces trois candidats à l’élection présidentielle du 6 juin dernier finalement reporté après d’intenses tractations entreprises par le Sénégal et le Groupe de Contact International. Le trio accuse aujourd’hui les trois pôles de torpiller l’accord cadre de Dakar signé le 4 juin dernier dans la capitale sénégalaise tout en les invitant à faire preuve de bonne volonté et de dépassement.
"Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de tergiversations, d’atermoiements quant à la mise en oeuvre de l’accord de Dakar. Et, évidemment, nous sommes obligés de nous interroger à la fois sur le sérieux des parties en conflit et sur la méthode qui a été utilisée", a affirmé Kane Hamidou Baba.
Tirant la sonnette d’alarme, ces trois candidats ont affirmé qu’il est dans l’intérêt de la Mauritanie et de la démocratie d’être impliqués dans le processus de négociations."Nous sommes convaincus que les parties en conflit ne peuvent pas, à elles seules, régler les problèmes", s’est défendu Kane Hamidou Baba visiblement plus volubile.
Au sujet de la position du Conseil Constitutionnel à la suite de la convocation du collège électoral par Mamadou Ba dit M’Baré, Kane Hamidou Baba, Ibrahima Moctar Sarr et Sghaïr Ould Mbareck ont exprimé leur incompréhension par rapport à une saisine qui aurait émané de certains candidats à l’élection présidentielle et d’autres non officiellement reconnus.
"Nous sommes dans une phase de rupture constitutionnelle qui appelle une solution politique. Nous disons clairement que ce n’est pas l’élection présidentielle qui a été annulé mais bien la date. Nous voulons que l’on maintienne l’ordre des candidatures", a réitéré Kane Hamidou Baba.
Me Sghair Ould M’barek a aussi exprimé son amertume par rapport à cette mesure tendant à marginaliser des candidats ayant accepté de suspendre leur campagne en dépit des préjudices qui en résultent pour privilégier le dialogue.
Au sujet de la mise en œuvre de l’accord cadre de Dakar signé le 4 juin dernier dans la capitale sénégalaise, ces trois candidats ont fait savoir qu’ils comprenaient parfaitement pourquoi n’avaient-ils pas été ciblés dans les négociations. Et, pourtant, "nous avons été saisis pour surseoir notre campagne pour faciliter les négociations", fait remarquer Ibrahima Moctar Sarr.
"Nous ne pensions pas qu’en contrepartie de tout cela on allait nous exclure du processus du règlement de la crise politique actuelle", a-t-il martelé. "Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi ne sommes-nous pas impliqués dans le cadre de la composition du gouvernement transitoire d’union nationale et la désignation des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante?", s’est-il interrogé.
Ces trois candidats ont enfin appelé l’Etat mauritanien et la Communauté Internationale à les indemniser de même que réaffirmé leur non appartenance à aucune des parties à savoir le Front National pour la Défense de la Démocratie (Fndd), le Rassemblement des Forces Démocratiques et l’Union pour la République (Upr).
A la fin de leur conférence de presse, Kane Hamidou Baba, Ibrahima Moctar Sarr et Sghaïr Ould Mbareck ont eu un entretien avec le Président sénégalais Me Abdoulaye Wade.

Babacar Baye Ndiaye

Présidentielles de 2009: La course au détournement du suffrage des électeurs est-elle lancée?

Nous sommes à moins de trois semaines du début de la campagne présidentielle du 18 juillet prochain. Déjà, à l’heure actuelle, la chasse des voix semble avoir commencé. Cette chasse se fait souvent en dehors du respect de l’éthique et de la morale politique.

Les uns l’appellent “achat de conscience” et les autres “détournement du suffrage des électeurs”. Aucun régime politique du pays n’a pas échappé à cette pratique qui semble avoir la peau dure en Mauritanie. D’où la difficulté de le combattre.

Les avis sont unanimes au sujet de ce phénomène qu’on lie souvent à la pauvreté qui gagne de plus en plus de terrain. L’achat des consciences, aux yeux du Dr. Hassane Ould Amar Belloul, chef du département de Sociologie et de Philosophie à l’Université de Nouakchott, pose un véritable problème politique en Mauritanie.

“C’est un phénomène qui dénote d’un échec politique. Les gens n’ont plus confiance. Le résultat de la plupart de nos décideurs politiques est égal à zéro. L’électeur mauritanien ne voit pas dans quel intérêt doit-il donner son vote ? Comme il voit que l’autre ne fait que son intérêt propre ou celui de sa tribu, il se dit que j’aimerai avoir ma valeur directe”, explique-t-il.

Le fruit d’une absence du concept de citoyenneté

Pour certaines personnes interrogées à ce sujet, l’achat des consciences est le résultat d’une absence d’un encadrement politique sain. C’est un phénomène qui est aussi lié à l’ignorance et surtout à l’absence du concept de citoyenneté dans l’esprit des mauritaniens. “Les gens ne savent pas à qui voter. Pourquoi doivent-ils voter ? Pourquoi doivent-ils participer ?”, explique-t-il.

Cette absence de vision claire est due à l’en croire par le comportement du politicien lui-même. “Comme il ne veut que gagner, il va voir quel est le coût qui va lui faire gagner. Donc, il faut acheter. On dit en général que la démocratie est un système qui est relié avec l’argent. Nous sommes dans un pays où le concept de citoyenneté est absent”, poursuit Dr. Hassane Ould Amar Belloul.

Le revers de la médaille d’un tel phénomène c’est qu’il constitue un frein à la démocratie et notamment à l’exercice et à l’émancipation de la libre citoyenneté. “Dans un pays aussi pauvre que le nôtre, on a intérêt à ce qu’on développe et prône une démocratie qui est reliée avec le développement. Si on ne se comporte pas ainsi, tous les objectifs assignés à la démocratie ne seront pas atteints”, se justifie-t-il.

Il est évident que dans cette course effrénée vers le détournement du suffrage des électeurs, les programmes n’ont plus de raison d’être. “Nous sommes une société traditionnelle. Même si on n’achète pas la conscience, les gens ne votent pas pour les programmes. Ils votent pour la tribu, la race, etc. On n’a pas une vraie conception du vote”, rappelle-t-il.

Pour le Dr. Hassane Ould Amar Belloul, il n’y a pas de recette miracle. “Il faut conscientiser les gens en les inculquant une éducation citoyenne qui peut changer leur comportement. Il faut aussi que les politiciens changent leurs comportements et soient corrects quand ils s’engagent”, préconise-t-il.

Un phénomène compréhensible

Les mauritaniens ont toujours été coutumiers de ce fait qu’on assimile souvent à l’échec général des hommes politiques, au système politique mauritanien et à une absence de moralisation de la scène politique nationale. Ainsi, dans de telles conditions, peut-on parler d’élections crédibles ? Le doute est permis.

“C’est quelque chose d’inacceptable”, s’insurge Shérif Taher, professeur de Sociologie à l’Université de Nouakchott. “C’est un phénomène, à la limite, compréhensible. Nous sommes dans une société où plus de 50% de la population vivent au seuil de la pauvreté. On devient hélas une proie facile de la classe politique”, souligne-t-il.Qui dit achat de conscience dit argent à sortir pour épater les électeurs ! Ainsi, ce sera le moyen de dilapider les deniers publics sous le nez et la barbe de tout le monde. “Ils essaient de les réinvestir à nouveau pour garder leur puissance”, fait-il observer.

Le phénomène de l’achat des consciences n’est-il pas l’aboutissement d’une expérience démocratique inachevée, la faillite de tout un système politique, l’effondrement des valeurs de la République mais surtout l’érection d’un nouveau comportement, d’une nouvelle méthode d’accession au pouvoir et à coup sûr le chemin le plus rapide pour se percher confortablement sur la tête des citoyens ?

Les véritables fondements d’un tel phénomène sont à rechercher dans la nature même des mauritaniens. “Ici, les gens n’aiment que l’argent. Ils votent pour les plus offrants généralement”, analyse Camara Dramé. “C’est d’abord des hommes qu’on amène chez l’administrateur, qu’on photographie et le jour du vote, c’est d’autres qui votent pour lui et qui vont lui dire il faut voter pour la personne qui lui a été indiquée”, détaille Ladji Taroré, le secrétaire général de l’Alliance Populaire Progressiste (APP).

Le poids de la tradition

La tradition joue un rôle important dans l’ancrage d’une telle pratique. Mais, pour Ladji Traoré, le détournement du suffrage des électeurs n’est pas que matériel. “Il est aussi sociologique et idéologique, explique-t-il. Le meilleur moyen de détournement des voix et du suffrage des électeurs, c’est encore le poids de la tradition, de l’esclavage et de l’esprit de clans qui pèsent sur beaucoup d’électeurs qui sont sensés être des citoyens mais qui ne sont pas des citoyens libres. Le suffrage universel ne s’adresse pas aux citoyens aliénés”.

Le détournement du suffrage des électeurs est un fait, une réalité qu’on ne peut nier. Déjà, Pierre-Auguste-Joseph Messmer l’évoquait dans ses Mémoires où il explique comment les chefs de tribus, de fractions et les Emirs viennent auprès de l’administrateur pour vérifier les résultats des élections, pour peser sur ses élections et s’assurer qu’il n’y a pas eu de faille dans leurs tribus, leurs clans et que tout le monde a voté pour le candidat de l’administration coloniale. “C’est le même système qui continue dans certaines régions de la Mauritanie”, rappelle Ladji Traoré.

En effet, ce phénomène est plus récurrent à l’intérieur du pays du fait de la pauvreté extrême qui y règne, du fait de l’effet de l’argent, des promesses des candidats à un poste électif, de la corruption des chefs de village, de campement, des tribus qui s’engagent à faire voter l’ensemble des citoyens qui leur sont encore soumis. Comme dans le passé, l’achat des consciences a toujours cours en Mauritanie. En réalité, un tel phénomène qui est intrinsèque à l’argent va plus loin. Un tel acte somme toute contraire à l’éthique et à la morale politique est plus que jamais omniprésent. Même les leaders politiques n’y échappent pas.

Et ceux-là qui le font où prennent-ils tout cet argent ? “Certains candidats à l’élection présidentielle du 6 juin [qui a été finalement reporté] ont été achetés pour pouvoir accompagner le général Aziz”, rappelle Ladji Traoré. Ainsi, pour épater la classe pauvre qui constitue l’essentiel du réservoir électoral, certains hommes politiques ne lésinent pas sur les moyens. Il n’est pas souvent rare de tomber sur des spectacles insolites. On distribue par-ci et par-là des sacs de riz, du poisson dans certains quartiers de Nouakchott, des vivres. On promet des puits, des forages. On donne de l’argent cash contre la confiscation de la carte d’électeur.

Est-il possible de s’en débarrasser?

Pour le moment non. Toutefois, il y a une prise de conscience qui a commencé à naître dans l’esprit des citoyens croient certains. Comme toute pratique, il faudra du temps pour s’en débarrasser. Pour autant, certains mauritaniens veulent y croire. “Je suis de ceux qui pensent que les populations sont aujourd’hui éveillées en ce qui concerne ce phénomène là. Les gens savent ce qu’ils veulent. Maintenant, il y a ceux qui cherchent à pérenniser cette pratique d’antan.

Je pense que tout pays qui se veut sérieux doit vraiment essayer d’appliquer d’autres pratiques qui ne sont pas que l’achat des consciences”, affirme El Housseine Dieng, président de l’Initiative Pour Tous, une Ong qui s’active dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme. “Ce que nous voulons expliquer aux populations, c’est que les gens qui vont venir acheter vos voix vont vous oublier demain et les problèmes qui sont là, il faut mettre l’homme à la place qu’il faut”, poursuit-il.

Il n’y a pas de problèmes qui ne puissent pas trouver solutions. Et, pour M. Ladji Traoré, la Mauritanie peut bel et bien se débarrasser d’un tel phénomène. Cela suppose, à l’en croire, un jeu ouvert, un Etat civil généralisé (actes de naissance, carte d’identité, carte d’électeur…). “Le jour où on prendra en Mauritanie au sérieux le phénomène de l’Etat civil qui est la base de comptage du citoyen, on aura déjà réglé un grand problème”, soutient-t-il. “Quand il y a l’esclavage, quand il y a la pression de la féodalité, on n’aura pas des citoyens libres qui pourront voter librement”, conclut-il.

Entre une certaine classe politique qui a opté pour cette manière de faire de la politique en abusant de l’ignorance et de la dépendance de certains citoyens pour se faire élire et certains citoyens qui acceptent d’être achetés comme du bétail, qui doit-on blâmer ? De même qu’entre la légalité, la liberté d’une part et la domination, l’exclusion et l’accaparement des biens par certains d’autre part, y’a-t-il possibilité de forger une nouvelle citoyenneté ?

Babacar Baye Ndiaye

Elections présidentielles du 18 juillet: Les mécanismes anti-fraudes sont-ils assurés?


Serrée, la présidentielle de juillet 2009 l’est incontestablement. Et, elle a été essentiellement focalisée autour de quatre candidats : Ely Ould Mohamed Vall, Messaoud Ould Boulkhéir, Ahmed Ould Daddah et enfin Mohamed Ould Abdel Aziz. Le dernier est à l’origine du déclenchement de l’escalade verbale qui s’est intensifiée durant les derniers jours de la campagne électorale.

La tension est montée d’un cran en conséquence à quelques heures avant la fin de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 18 juillet 2008. Dans ce compte à rebours époustouflant, les candidats à cette élection présidentielle haute en risques en raison de son enjeu politique et électoral, continuent à régaler les mauritaniens avec des révélations croustillantes et à tenir des propos corrosifs et provocateurs. Le tout dans une ambiance de dénigrements, d’accusations accablantes, de sauts d’humeur…

Dans certains directoires de campagnes comme celui de Ahmed Ould Daddah, de Messaoud Ould Boulkheir et d’Ely Ould Mohamed Vall -principaux adversaires de Mohamed Ould Abdel Aziz- on suppute déjà qu’une fraude électorale rampante se profilait à l’horizon.

Et, la déclaration intempestive de Messaoud Ould Boulkheir est venue jeter le pavé dans la marre laissant planer désormais le doute sur la fiabilité de l’élection présidentielle du 18 juillet prochain. Le candidat du Front National pour la Défense de la Défense (Fndd) a préféré plutôt enfoncer le clou, un jeu qui dérobe bien un sentiment de suspicion et de crainte.

Y’aura-t-il fraude à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 ? En tout cas, c’est ce qu’a soutenu le président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkheir au cours d’une interview qu’il a eue, ce 14 juillet, avec Rfi (Radio France Internationale). Il déclare, lui qui a combattu avec la dernière énergie le putsch de 2008, que toutes les conditions ne sont pas réunies pour une élection neutre et transparente.

"En toute sincérité, je ne pense pas que toutes les conditions soient réunies pour des élections honnêtes et transparentes, dit-il. Il n’empêche que c’est de plein gré que nous avons voulu participer à ces élections parce que nous faisons un devoir de ne pas laisser le général putschiste puisse aller tout seul à ces élections-la et ce d’autant plus que nous savons que c’est la débâcle et la débandade à son niveau et qu’il n’a aucune chance pour remporter ces élections".

Toutefois, "nous craignons qu’il falsifie ces élections", avoue-t-il. Messaoud Ould Boulkhéir est formel et met en garde le général Mohamed Ould Abdel Aziz s’il était tenté par l’envie de frauder cette élection. Plus qu’une mise en garde, les propos de Messaoud Ould Boulkhéir transparaissent comme un défi adressé au général Mohamed Ould Abdel Aziz qu’il considère comme un va-t-en guerre.

"En cas de malversations électorales, de déclarations erronées des résultats du vote, nous contesterons et nous affronterons au besoin le pouvoir en place pour imposer la volonté populaire", dit-il. En d’autres termes, cela va signifier qu’on va revivre un remake de la crise politique née du coup d’Etat du 6 août 2008 dirigé par Mohamed Ould Abdel Aziz contre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Ces déclarations du candidat du Fndd ne sont pas forcément de nature à épousseter la campagne électorale.

De telles craintes aussi de la part du président de l’Assemblée Nationale se justifient-elles ? Peut-on truquer cette élection et comment ? Le ministère de l’Intérieur qui est le grand organisateur de cette élection présidentielle est dans l’escarcelle de l’opposition. Quant à la Commission Electorale Nationale Indépendante, elle est dirigée aussi par l’opposition.

En outre, le Premier ministre issu de l’Accord Cadre de Dakar en l’occurrence Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, avait sorti une note d’information demandant à toute l’administration d’être neutre et impartiale avant même le début de la campagne électorale.

Le meeting de Mohamed Ould Abdel Aziz de samedi dernier (11 juillet) à Arafat semble avoir installé la peur dans le ventre de ses adversaires qui l’accusent déjà de comploter un coup électoral.

Dans le camp de Mohamed Ould Abdel Aziz, les récriminations ne manquent non plus. On accuse par exemple le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, M. Ahmed Mahmoud Ould Dey, de tenter de saboter les élections du 18 juillet au profit du Rfd (Rassemblement des Forces Démocratiques) et du Fndd. L’élection présidentielle est-elle donc partie pour être contestée en raison d’irrégularités et de fraudes ?

Ainsi, pour certains candidats à cette élection, l’enjeu est de taille. "Le scrutin du 18 juillet est déterminant pour l’avenir du pays car il nous offre deux voies : celle de la légalisation du putsch du 6 août 2008 ou de son rejet", prévient Ely Ould Mohamed Vall.

Du côté de la société civile, on tente par contre de jouer aux sapeurs pompiers et d’appeler les candidats à la raison. "Le signe que brandissent certains (candidats) de ne pas respecter les résultats des élections présidentielles et de faire retourner le pays à la case des coups d’Etat en usant un langage exclusif est inadmissible", s’insurge Salka Mint Sid’Ahmed, présidente de l’Initiative Nationale pour la Sauvegarde de la Constitution.

Le verdict des urnes sera-t-il contesté ? En tout état de cause, tous les ingrédients qui concourent à cela sont réunis. Et, le code de bonne conduite qui a été élaboré par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et signé uniquement par Hamadi Ould Meimou, Messaoud Ould Boulkheir, Mohamed Ould Abdel Aziz et Ely Ould Mohamed Vall poussera-t-il ces derniers à "respecter le verdict des urnes" ?

Les mises en garde dans une campagne électorale sont un grand classique en politique. Eh, oui, c’est de bonne guerre. Et, on risque même de s’y perdre ! Aussi, cette élection à forte teneur explosive est loin de mettre un terme à la crise née du coup d’Etat du 6 août 2008 qui a renversé Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

Babacar Baye Ndiaye

Présidentielles de 2009: Sûr de l'emporter au premier tour, Aziz exulte déjà tandis que ses adversaires tentent de le ramener à la réalité des choses


Plus d’un million de mauritaniens ont été appelés aux urnes ce 18 juillet 2009. De bureaux de vote en bureaux de vote, l’ambiance électorale est partout identique : files indiennes interminables, forces de l’ordre qui surveillent les lieux, atmosphère calme…Dans certains bureaux de vote de la capitale comme celui du numéro 15 se trouvant à la direction de la SOCIM, le vote se fait au compte-gouttes.
"C’est lent, très lent", se lamente un électeur. Cette longue attente chauffe très rapidement les esprits."Cela fait au moins plus de deux heures de temps que je suis là à attendre, fulmine un autre électeur. Nous souhaitons quand même qu’il y ait la transparence et que le vote se fasse dans de bonnes conditions. Et, après, au tourne la page".
Ce scrutin a eu lieu au lendemain des échanges de tirs à Ksar entre des policiers et des hommes en armes. Interpellé à ce sujet, Mohamed Ould Abdel Aziz, a laissé entendre, après avoir affirmé de l’emporter au premier tour, qu’il s’agissait là d’une action qui vise à "traquer les derniers terroristes du pays" qui continuent à défier les pouvoirs publics."Nous sommes conscients de ce phénomène et nous allons le combattre", a-t-il a assuré à sa sortie du bureau de vote n° 6 de la direction générale du patrimoine de l’Etat.
"C’est un incident assez mineur, a tenté de rassurer le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation M. Mohamed Ould Rzeizim de sa part. C’est un acte isolé. Nous voulons que les populations sachent que la situation sécuritaire est maîtrisée et qu’il n’y a pas de problème".
Il a en outre assuré au sujet du scrutin que tout s’est déroulé correctement comme prévu."Nous n’avons pas reçu aucune revendication, dit-il. Jusqu’à présent, je suis satisfait du bon déroulement des opérations de vote".
Entre les déclarations des pouvoirs publics qui assurent que toutes les mesures ont été prises pour garantir la transparence et celles des adversaires de Mohamed Ould Abdel Aziz qui accusent ce dernier de s’autoproclamer déjà vainqueur du scrutin, les mauritaniens sont partagés et la bataille risque d’être dure.
Et, les candidats ont tous compris que cette consultation représente un gros enjeu politique pour l’avenir de la Mauritanie. "Où notre pays choisit la voie de sortie d’une crise extrêmement grave et dangereuse. Où il choisit d’y rester et je pense que notre pays choisira d’en sortir et en sortir c’est éviter de légaliser un coup d’Etat", a affirmé Ely Ould Mohamed Vall à sa sortie du bureau de vote n°6 de la direction générale du patrimoine de l’Etat où exactement Mohamed Ould Abdel Aziz a voté avant lui.
En réaction aux propos de ce dernier soutenant qu’il allait remporter haut la main ce scrutin dès le premier tour, Ely Ould Mohamed Vall a déclaré que c’est un scénario inimaginable. "A moins de retourner à une décision de coup d’Etat, je ne vois pas du tout comment il peut ne pas y avoir un second tour. Dans cette élection, personne ne peut passer au premier tour si elle se passe bien et si le vote se déroule normalement. Je ne pense pas que le contexte politique actuel du pays puisse permettre de passer au premier tour et tout passage au premier tour suppose qu’il y a une situation anormale", précise-t-il.
Les déclarations de Mohamed Ould Abdel Aziz inquiètent aussi certaines personnalités de la société civile du pays. C’est le cas de Boubacar Ould Messaoud, président de SOS. Esclaves et en même temps membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme à qui on a refusé toute observation du scrutin du 18 juillet."Il ne peut pas passer au premier tour sauf s’il y a un coup d’Etat électoral, a-t-il insisté. Les candidats sont nombreux et il y a de gros calibres comme Ahmed Ould Daddah, Messaoud Ould Boulkheir et Ely Ould Mohamed Vall. Il me parait impossible que quelqu’un passe au premier tour".
Certaines organisations non gouvernementales comme le Fonadh ont été empêchées d’observer l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. Ceci a aussitôt provoqué l’ire de cette organisation."Depuis le 12 juillet, nous avons adressé une correspondance au secrétariat général du ministère de l’Intérieur pour nous permettre d’observer l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, explique Mamadou Sarr, secrétaire exécutif du Fonadh. Le 17 juillet, je me suis rendu au ministère espérant trouver l’accréditation. On nous a fait comprendre qu’il y avait un forum dont je ne connais pas d’ailleurs le nom qui est le seul en mesure d’envoyer des lettres d’accréditation.
On ne peut pas comprendre que dans un Etat de droit qu’on puisse empêcher une organisation comme la nôtre de ne pas pouvoir observer. En tout cas, nous protestons et nous allons user de tous les moyens nécessaires pour que réellement à l’avenir de telles pratiques ne se répètent. Nous le regrettons amèrement".
Contrairement à l’élection présidentielle de février-mars 2007, celle de juillet 2009 risque d’engendrer des contestations de la part des grands quatre candidats à cette élection. Et, les appels à l’apaisement s’amoncellent déjà. "Je souhaite ardemment que les choses se passent le plus normalement possible, a déclaré l’ancien président de la CENI Cheikh Sid’Ahmed Ould Babami. Les conditions sont différentes et nous comprenons que la manière dont les choses se sont passées soit moins maîtrisée mais nous souhaitons que ce soit acceptable. Si on a un scrutin acceptable et des conditions acceptables, c’est déjà très bien".
Est-ce que la transparence va être observée ? Est-ce que la Commission Electorale Nationale Indépendante va jouer son rôle comme il se doit ? Pour certains électeurs, les dés sont déjà pipés pour les adversaires de Mohamed Ould Abdel. Pour eux, toutes les dispositions ont été prises depuis très longtemps pour élire l’homme du "changement constructif" dès le premier tour de cette élection présidentielle. Dans de telles conditions, pas la peine de rêver un second tour !

Babacar Baye Ndiaye

Droit d'auteur: Monza décide de porter plainte contre l'artiste Tahra Mint Nana



Tout remonte en 2006 lorsque Monza, le président du collectif de Rap "La rue publik" vient de conclure une tournée dans les alliances franco-mauritaniennes. Et, à la suite de son concert au Centre Culturel Français de Nouakchott, Monza débute avec son groupe, "La Rue Publik", l’enregistrement d’un nouvel opus "Incontextablement" au "Studio Tombass Record" à Tevragh Zeina.
C'est dans ce studio d’ailleurs où il va faire la connaissance avec une certaine Tahra Nana, une griotte d’origine et qui prétend être artiste. Elle n’hésitera pas, faute de créativité, à demander au président 2 la Rue Publik, de faire une chanson avec elle pour son nouveau projet de sortie d’album. Pour Monza, c'était une manière pour cette griote-artiste d'accéder non seulement à un autre public mais aussi, par ce biais, de bénéficier de sa notoriété et une certaine reconnaissance internationale.
"C’est tout naturellement que j'ai accepté de faire ce morceau avec elle, d'autant plus que la musique est avant tout un partage et ce morceau symbolisait l'unité, de la même manière que mon travail avec Noura", explique Monza connu pour son engagement politique, un artiste de principes et un éternel revendicateur. "Je n'aime pas la façon dont certains artistes cherchent à politiser la musique, dénonce-t-il. Je ne mange pas de ce pain là. Certes, j’avais soutenu ouvertement Ahmed Hamza mais c'est parce que je connais l'homme et ses idées, parce qu'il avait prouvé par son action pour la jeunesse. Et, ce n'était pas un candidat à la magistrature suprême. C’est très différent".
Aujourd’hui, Monza accuse Tahra Nana d’avoir utilisé son morceau "Incontextablement" sans son feu vert. Le président de la Rue Publik persiste et signe : "Je n’ai jamais réagi à l’idée qu’elle ait joué ce morceau dans les fêtes de mariages. Je ne lui ai jamais réclamé un sou, jamais ! Elle a chanté partout ce morceau, en play-back, sans ma présence".
Cette mise en garde de Monza semble être tombée dans l’oreille d’une sourde. Puisque, lors de la première campagne électorale qui a été finalement reportée, Tahra Nana s’est empressée d’aller battre campagne pour le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, avec le même morceau qu'elle joue sous les tentes.
Mis au parfum par son frère, Monza a aussitôt appelé Tahra pour lui signifier sa désapprobation. "Je ne suis pas contre le fait que vous jouiez ce morceau, lui lance-t-il. Il vous appartient de jouer ce morceau mais je n'accepte pas que vous jouiez avec ma voix sous la tente de n'importe quel candidat. Alors, s'il vous plait, jouez votre morceau sans moi".
Rien n’y fit encore ! De France où il est présentement, Monza va apprendre à nouveau, malgré ses avertissements, que Tahra Nana continue à utiliser sa voix contre son gré. Mais, cette fois-ci, le morceau en question est rejoué en play-back lors d’un meeting de campagne d’Ely Ould Mohamed Vall.
Le président 2 la rue publik n’a pas manqué de fustiger le manque de conviction qui bouillonne dans l’esprit de la plupart de nos artistes qui ne tergiversent pas à faire le mariole pour le plus offrant. Sans oublier ces artistes-là aussi "qui ont échangé leur honneur contre l'argent et l'hypocrisie".
Très remonté contre l’attitude de l’artiste, Monza a fait savoir qu’il allait porter plainte si Tahra Nana continuait à utiliser sa voix sans sa permission. "Lorsque j'ai appelé cette femme que je respectais, elle m'a tout simplement raccroché au nez. Et si on ne commence pas à respecter les droits d'auteurs et même si on ne les respecte pas en Mauritanie, il est temps que cela s'arrête. Je ne suis pas contre ces candidats, c'est juste que mon discours d'artiste n’aille pas avec le leur. Et, s'il y a lieu de voter pour l'un d'eux ou pas, je le ferai en tant que citoyen. C’est mon devoir et mon droit. Quant à celle-là qui se nourrit de ma voix, il est temps de la stopper. Si la loi ne s'y met pas, je le ferai comme d'habitude, avec ma voix".


Babacar Baye Ndiaye

Scrutin dy 18 juillet 2009: Le FNOE et la RADDHO accordent une note positive à l'organisation

Le Forum National pour l’Observatoire des Elections (FNOE) et la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) viennent de divulguer leurs premières impressions au sujet du scrutin présidentiel du 18 juillet 2009. Ces deux organisations ont soutenu, lors d’une conférence de presse conjointe organisée ce 20 juillet, que l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 remportée par Mohamed Ould Abdel Aziz s’est déroulée dans des conditions acceptables.

Les observations d’Alioune Tine

Le secrétaire général de la RADDHO s’est félicité de la forte mobilisation des électeurs et des conditions d’organisation de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. "Nous avons remarqué également les lenteurs et la longueur dans les opérations de vote qui traduisent l’insuffisante formation des membres des bureaux de vote et des électeurs", dit-il.
"Il y a la présence très visible des forces de l’ordre, poursuit-il. Nous comprenons exactement qu’Al Qaïda opère. Il est évident que le jour du scrutin que la présence militaire impressionne".
Il a aussi attiré l’attention sur ceux qui se sont inscrits à la dernière minute juste avant le début de la campagne présidentielle du 18 juillet 2009. "Les gens qui se sont inscrits pendant cette période ont eu du mal à voter. Ils n’étaient pas sur la liste. Ils n’avaient pas leurs cartes d’électeurs. Ils avaient du mal à s’orienter pour voter", explique-t-il.
Alioune Tine a évoqué la propagande qui a accompagné et entouré le scrutin du 18 juillet."On a vu des spécimens de bulletins de vote pré votés qui ont été distribués dans les bureaux de vote, des bulletins scannés grandeur nature. On a vu des gens qui venaient avec des casquettes et des T-shirts avec des effigies des candidats. On a vu aussi des militaires qui étaient convoyés et accompagnés. Ils faisaient des queues distinctes des civils. Le jour de l’élection, on gagnerait à avoir des militaires beaucoup plus discrets", dit-il.
Le secrétaire général de la RADDHO est formel. L’élection présidentielle du 18 juillet 2009 a été transparente et démocratique. "La Mauritanie a les bulletins de vote les plus sécurisés et qui sont des bulletins avec des sources, qui sont des bulletins numérotés et qui permettent la traçabilité du vote de l’électeur. Ce qui n’est pas le cas dans certains pays", souligne-t-il.
Il a rappelé que la Mauritanie n’a pas à rougir de son système électoral. Toutefois, il a préconisé son renforcement dans le but d’améliorer ses faiblesses d’autant plus que l’opposition n’a pas accepté l’issue de cette élection. "Nous avons aujourd’hui besoin d’acteurs politiques responsables qui doivent, s’il y a un vainqueur, qu’ils le reconnaissent et que le vainqueur puise avoir de l’humilité et le vaincu beaucoup de sportivité pour reconnaître sa défaite", dit-il. Enfin, M. Tine a déploré l’insuffisance de l’implication des organisations de la société civile et une certaine implication sélective de cette société civile.

Les précisions du FNOE

Le jour du scrutin, de nombreux cas d’impossibilité de voter ont été signalés. A ce sujet, Mohamed Ould Mohamed Saleh, président du Forum National pour l’Observatoire des Elections a affirmé qu’il n’était pas du ressort de son organisation de les signaler. La seule explication qu’il a donnée est que le FNOE est uniquement chargé de l’opération électorale et non des listes électorales.
Le président du FNOE a balayé d’un revers de la main les insinuations selon lesquelles les listes électorales seraient tripatouillées. "C’est une élection à mon avis très démocratique et transparente, dit-il. Quand on la compare ce à quoi on est en droit de s’attendre dans un pays sous-développé comme la Mauritanie, on tire son chapeau".
Le Forum National pour l’Observatoire des Elections a d’ailleurs souligné, dans une déclaration rendue à la fin de cette conférence de presse, que les opérations électorales se sont déroulées dans un climat de transparence totale, de liberté, de sérénité et que l’administration a fait preuve de neutralité.

Babacar Baye Ndiaye

Célébration du 8 mars 2009: Aminétou Mint El Moctar se décharge sur ceux qui dénient toute capacité à la femme mauritanienne


Célébration du 8 mars oblige, "Le Rénovateur Quotidien" donne la parole à Aminétou Mint El Moctar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille. Les femmes mauritaniennes comme à l’image de leurs sœurs du monde entier continuent à revendiquer l’égalité et à dénoncer les discriminations, les violences et les abus dont elles sont victimes. Pour Aminétou Mint El Moctar, il est temps que la femme mauritanienne se lève car c’est la seule manière d’arracher ce qui lui appartient de droit. "On ne peut pas avancer politiquement en maintenant sous le joug cet élément de la société", explique-t-elle.


Le Rénovateur Quotidien : Les freins juridiques continuent-ils toujours à peser sur la femme mauritanienne ?

Sur le plan juridique, nous avons énormément de difficultés. Au niveau de notre organisation par exemple, on se retrouve souvent avec plusieurs victimes de droits humains. Devant les institutions juridictionnelles, nous rencontrons énormément de problèmes du fait d’un manque d’application des lois. Aujourd’hui, il y a lieu de faire une campagne de plaidoirie auprès des autorités pour moderniser ces juridictions. C'est-à-dire les améliorer et surtout modifier le Code du Statut Personnel afin qu’il puisse répondre aux préoccupations et exigences quotidiennes des femmes mauritaniennes. Pour autant, nous ne négligeons pas les avancées faites dans l’amélioration de ce code. Toutefois, il y a lieu de mettre à nu les insuffisances de ce code et de l’améliorer progressivement. En outre, malgré l’existence de ce code, son application laisse à désirer. Nous appelons les autorités à écouter les problèmes des femmes en ménageant son intérêt et son épanouissement pour parvenir à l’égalité.

Le Rénovateur Quotidien : Est-ce qu’aujourd’hui, on peut parler d’échec en termes d’application des dispositions du Code du Statut Personnel (CSP) qui recèle d’innombrables insuffisances juridiques lesquelles constituent un véritable blocage ?

Aujourd’hui, tout le monde sait que la justice mauritanienne est tenue par des féodaux. C’est les mêmes personnes qui discriminent la femme. Comment voulez-vous que quelqu’un qui ne reconnaît pas les droits des femmes, lui dénie toute capacité intellectuelle et morale peut-il être favorable à la libération de la femme ? C’est cela en grande partie l’obstacle que doivent surmonter les femmes mauritaniennes. A cela s’ajoute le manque de mobilisation des associations féministes qui militent pour les droits de la femme. Ce que nous voulons, c’est créer cette dynamique qui va s’atteler à l’amélioration du CSP. Il faut essayer de créer cette dynamique pour faire un plaidoyer auprès des autorités pour changer le système sur lequel elles se basent aujourd’hui pour sceller le sort des femmes.

Le Rénovateur Quotidien : Autrement dit que les autorités ne sont pas au parfum des réalités que vous vivez et par conséquent mal placées pour se substituer à votre place ?

Effectivement ! Lorsqu’on ignore quelque chose, on ne peut pas prendre la bonne décision. Il faut qu’il y ait une connaissance de ces juridictions, des pratiques quotidiennes à l’égard des femmes, des violences et des discriminations qu’elles subissent sans cesse. Il faut avoir un minimum de connaissances de ce que vit la femme mauritanienne aujourd’hui. Quand on n’a pas cette connaissance, on ne peut pas décider en faveur des femmes mauritaniennes. En outre, on assiste de plus en plus à l’utilisation de la religion comme un instrument politique pour discriminer, marginaliser et lui barrer la route. La lutte doit se mener à ce niveau là aussi ! Pour nous, il est temps qu’on essaie d’influer sur ce qui se passe aujourd’hui en termes de politique, d’élaboration des lois pour que les choses puissent avancer en notre faveur.

Le Rénovateur Quotidien : Pour vous, la femme mauritanienne s’est retrouvée entre l’enclume de la féodalité religieuse et le marteau du laxisme politique qui font qu’elle est aujourd’hui dans une position assez délicate ?

Il y a plus grave que cela. C'est-à-dire qu’on assiste de plus en plus au recul de l’émancipation de la femme mauritanienne. En Mauritanie, on a tendance à dire que la lutte pour l’émancipation de la femme mauritanienne a commencé récemment. C’est un leurre. La femme mauritanienne s’est battue avant l’acquisition de notre indépendance nationale. On peut citer par exemple les cas de Aïssata Kane, Marième Daddah, Marième Mint Sidi El Moctar…qui se sont battues pour que la femme mauritanienne ait de la voix dans la société mauritanienne, en politique et dans le développement social du pays. La femme mauritanienne a toujours été utilisée pour servir d’écran de fumée à nos hommes politiques. Avec chaque régime, on entend les beaux discours. Ce n’est pas aujourd’hui que les femmes mauritaniennes ont commencé à prendre conscience de leur avenir en dénonçant les tortures dont elles sont victimes, l’inégalité des chances, l’esclavage, les discriminations, le patriarcat…On ignore ce passé glorieux. On ne fait rien pour le sauvegarder. Il faut que les gens sachent que la femme mauritanienne a toujours été au devant des grands combats qui concernent notre patrie. Tout ce que la femme mauritanienne a eu aujourd’hui, elle l’a arraché par la lutte. Aujourd’hui, tout ce que nous avions acquis pendant la période transitoire s’est évaporé depuis le coup d’Etat du 6 août 2008. Il ne faut pas croire que nous, les femmes, nous sommes incrédules ou que nous ne réalisons pas qu’on nous fait retourner en arrière, à notre rôle primitif : s’occuper de la famille, de la cuisine, du ménage, produire des enfants…Aujourd’hui, après avec le PASOC, nous engageons avec l’AMDH une campagne internationale sur la levée des réserves de tous les droits concernant ceux des femmes en partenariat avec des réseaux africains de femmes.

Le Rénovateur Quotidien : En quoi cette campagne est-elle si importante à vos yeux ?

La femme mauritanienne est discriminée à partir des réserves sur la CEDEF qui permettent de violer tous les droits des femmes. Du fait aussi que ces réserves ne soient pas spécifiées. La CEDEF est nulle lorsque la réserve n’est pas spécifiée. Nous savons très bien que la Mauritanie est championne dans le domaine des ratifications mais qu’elle est décevante en termes d’applications de ces mêmes ratifications. Les femmes africaines notamment mauritaniennes sont plus touchées par ces réserves. Les mécanismes internationaux ratifiés par notre pays sont supérieurs aux lois internes. Ce n’est pas le cas chez nous. Il n’y a rien de prioritaire. Les lois n’existent que sur les papiers. On n’arrive pas à trouver un partenariat avec la police. Donc pas d’interlocuteurs. Conséquence : lorsque vous venez à la police en tant que femme pour se plaindre vous êtes incriminée déjà. Au tribunal, c’est pareil. Item, chez le cadi. Cette campagne va permettre de créer cette dynamique pour lever ces réserves sur la CEDEF.

Le Rénovateur Quotidien : De 20%, le quota des femmes aux postes électifs ou de nomination est passé à 33%. Est-ce que vous y voyez un signe d’évolution ?

C’est nous les femmes qui avons engendré ce progrès. On nous avait donné 20% en prétextant qu’on ne méritait pas plus. Ces 33 % témoignent aujourd’hui que nous les femmes que nous sommes sont capables de faire autant que les hommes en termes de gestion et une preuve de nos capacités. Cela démontre que les femmes sont capables d’accéder à l’égalité et à l’émancipation. La femme mauritanienne ne peut pas continuer à être victime de discriminations, de violences…sans pour autant agir.

Le Rénovateur Quotidien : N’avez-vous pas parfois l’impression que les mauritaniens notamment ceux qui décident sont phallocrates ?

Non, je ne peux pas le dire puisque tous les hommes ne sont pas tous pareils. Mais, ce que je peux dire et signifier, c’est que la loi soit applicable à tous et non pas pour une seule personne ou pour une seule communauté ou région. Il faut que notre justice traite les citoyens mauritaniens sur le même pied d’égalité. Il faut que celui qui commet un crime réponde de ses actes. Il faut lutter contre les discriminations puisque notre constitution dit que tous les mauritaniens sont égaux devant la loi. Alors pourquoi tout le temps discréditer la femme mauritanienne devant l’opinion publique en disant qu’elle a toujours tort ?

Le Rénovateur Quotidien : Contrairement aux femmes de l’intérieur et des villages principalement, les femmes des grandes villes comme Nouakchott célèbrent le 8 mars en grande pompe. Vous qui avez l’habitude de les rencontrer, pouvez-vous nous dire comment vivent-elles ?

Nous savons tous que nous vivons une conjoncture économique très difficile et les premières ce sont évidemment ces femmes-là. Aujourd’hui, la femme, dans la zone rurale, est exposée à une pauvreté extrême, à des conditions de vie très pénibles. La femme dans le monde rural n’a pas le monopole de quoi que ce soit. Les hommes émigrent. Ce sont elles qui restent pour assurer la survie de la famille. Donc, face à cette conjoncture, face à ces difficultés, elle souffre notamment la femme esclavage. Les femmes esclaves n’ont pas accès à la propriété terrienne. Elles ne profitent pas de cette réforme agraire bidon qui ne tient pas en compte tout cela. Ces terres appartiennent à des féodaux qui les louent à ces dernières qui, à leur tour, leur donnent de l’argent. Plus grave encore, après la récolte, le propriétaire de la terre vient réclamer sa part du gâteau. Parfois, elles se retrouvent sans rien presque exploitées. C’est inhumain. C’est dégradant. Cela crée beaucoup de misère. Là, il s’agit de la responsabilité de l’Etat qui doit régler ce genre de situation. On ne peut pas continuer à exploiter les gens et les abandonner à leur sort ou les laisser mourir de faim. Il faut revoir la réforme agraire pour permettre aux plus pauvres d’avoir accès à la propriété terrienne

Le Rénovateur Quotidien : En fin de compte donc, la libération de la femme mauritanienne va certainement passer par l’appropriation de son destin, par sa capacité d’initiative et d’entreprendre ?

Elle passe d’abord par la prise de conscience de ses problèmes. C’est elle seulement qui peut changer sa situation. Ce n’est pas quelqu’un d’autre qui viendra le faire à sa place. Il faut que les femmes prennent en main leur situation pour pouvoir arriver à ce changement qu’elles aspirent. Il faut qu’il y ait une amélioration concrète de toutes les lois concernant les droits des femmes et leur application. Si elles ne sont pas faites, on ne peut jamais améliorer leur sort. Il faut que les femmes créent une dynamique nationale et internationale sur les lois qui les discriminent. Nous ne pouvons pas évoluer en ignorant les conventions internationales. Mais, il faut les harmoniser avec nos lois internes et amener nos gouvernants à prendre conscience de la situation de la femme. On ne peut pas avancer politiquement en maintenant sous le joug cet élément de la société.

Propos recueillis par Babacar Baye Ndiaye

Election présidentielle du 18 juillet 2009: Pour Ibrahima Sarr,"le nouveau président élu a eu un score reconnu par la communauté internationale"


Ibrahima Moctar Sarr semble avoir bien digéré, contrairement à Ely Ould Mohamed Vall, Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah qui continuent à crier à la mascarade électorale, sa défaite du 18 juillet 2009 face à Mohamed Ould Abdel Aziz. Décontracté, bonne mine, visage jovial fendu de temps à autre par un large sourire, Ibrahima Moctar Sarr a félicité, au cours d’une conférence de presse organisée ce 20 juillet, le vainqueur du scrutin présidentiel du 18 juillet dernier, Mohamed Ould Abdel Aziz. Le leader de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/ Mouvement pour la Rénovation est sans équivoque. Ses 5% obtenus lors de l’élection présidentielle ne traduisent pas le début d’une nouvelle descente aux enfers pour lui et son parti.

Les raisons d’une débâcle électorale

Une chose est sure : Ibrahima Moctar Sarr ne semble guère avoir été surpris par son résultat qu’il a obtenu à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. Il assimile sa débâcle électorale de à l’action de sape qui a été faite à l’endroit de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation.
"Des moyens énormes ont été utilisés pour cette élection présidentielle, rappelle Ibrahima Moctar Sarr. Des candidats ont utilisé des milliards au moment où on me taxait d’être acheté alors que je ne pouvais même pas bouger de Nouakchott. D’autres utilisaient des avions ou des hélicoptères pour faire leur campagne".
Il a aussi révélé que durant la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, il y aurait eu des achats de conscience. "En cette période des vaches maigres, de crise financière, il n’est pas toujours aisé de résister à l’argent", explique-t-il.
Autre raison évoquée par Ibrahima Moctar Sarr pour expliquer les raisons de sa débâcle électorale, celle relative à la "désinformation qui a été orchestrée" contre sa personne en pleine campagne électorale par le site électronique "Taqadoumy"."Cette action dévastatrice a fini par déranger effectivement une certaine catégorie de notre électorat, regrette-t-il. Nous l’avons sentie en Europe, aux Etats-Unis d’Amérique et même ici en Mauritanie".
Autant de paramètres qui ont expliqué, selon lui, que l’Ajd/mr ait perdu de nombreux électeurs. Toutefois, Ibrahima Moctar Sarr a reconnu que cette débâcle électorale serait aussi consécutive à un problème de fonds. "Ce manque de moyens ne nous a permis d’aller nous confronter directement sur le terrain avec nos adversaires, avoue-t-il. A un moment donné, nos adversaires sont partis même jusqu’à dire à nos électeurs qu’Ibrahima Moctar Sarr n’ira pas aux élections puisqu’il a désisté et rejoint le général Mohamed Ould Aziz".
Le leader de l’Ajd/mr n’a pas manqué de fustiger l’attitude du camp de Mohamed Ould Abdel Aziz qui a intoxiqué son électorat en laissant entendre que leur leader serait rangé derrière le candidat du changement constructif. "Nous savons que cette propagande a été faite, dit-il. Cela a dérouté quelques uns de nos électeurs. Ce qui fait que nous n’avons pas pu obtenir le score que nous étions en droit d’attendre".
Pour autant, Ibrahima Moctar Sarr ne semble pas être traversé par le remords en termes de score en comparaison à celui d’Ely Ould Mohamed Vall qui a déployé des milliards pour se faire élire et de certains leaders politiques. Ses 5% prouvent, à l’en croire, que la base de l’Ajd/mr est réelle et non corrompue. Déjà, du côté de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation, on se prépare pour les futures élections législatives et municipales. "Nous sommes aujourd’hui dans une bonne posture, tente-t-il de rassurer. Nous pensons même que nous avons remporté une victoire, une victoire par rapport à ceux qui voulaient nous marginaliser, nous écarter et qui ne voulaient pas qu’on joue un rôle dans ce pays".
Au sujet du déroulement du scrutin du 18 juillet 2009, Ibrahima Moctar Sarr a révélé que son parti n’a pas relevé d’anomalies ni avoir été saisi par ses militants par des cas qui devraient remettre en cause cette élection. "C’est pour cette raison, dit-il, que nous avons félicité Mohamed Ould Abdel Aziz".
Le leader de l’Ajd/mr continue à réclamer toujours l’argent qui a été dépensé dans l’élection présidentielle du 6 juin 2009 finalement reportée à la suite de la signature de l’accord-cadre de Dakar qui a arrêté la date de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009.

Le début d’une descente aux enfers ?

Ibrahima Moctar Sarr n’a pas réussi à faire mieux à l’élection présidentielle de 2007 où il avait réussi à obtenir plus de 8%. Au contraire, il n’a pas trouvé que de se glorifier et de s’agripper à son score de 2009 et refuse d’assimiler ce piètre score à une descente aux enfers pour lui et son parti. Il récuse non plus d’admettre que son électorat lui ait tourné le dos au profit de Mohamed Ould Abdel Aziz. Refusant d’avouer son échec, il déclare sur un air malicieux : "Cela peut être aussi le début d’une rénovation de l’Ajd/mr".
Le leader de l’Ajd/mr persiste et signe : "Notre objectif fondamental n’est pas de rentrer dans un gouvernement d’union nationale. Notre objectif fondamental, c’est de doter l’Ajd/mr de moyens importants pour s’imposer sur le terrain national". Mais aussi et surtout de porter un discours novateur qui va attirer l’ensemble des communautés du pays et Ibrahima Moctar Sarr semble en être convaincu.



Babacar Baye Ndiaye