jeudi 13 mai 2010

Situation économique du pays : Des centrales syndicales prédisent un recul de la croissance

La coordination intersyndicale regroupant la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM), l’Union des Travailleurs de Mauritanie (UTM) et la Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie (CNTM) a demandé au gouvernement, en marge de la fête du 1ier mai, de mettre en œuvre des programmes appropriés de développement avec la participation de toutes les forces vives du pays.

Dans une plateforme revendicative, ces centrales syndicales ont exigé entre autres l’ouverture dans les meilleurs délais du dialogue social triparti (Etat, syndicat et patronat) et l’augmentation des salaires de 50% pour toutes les catégories de travailleurs tant du public que du privé pour faire face à la cherté de la vie.

La coordination intersyndicale espère également que les pouvoirs publics exigent des multinationales opérant sur les secteurs stratégiques de l’économie nationale l’ouverture d’écoles professionnelles sur certaines qualifications pointues pour développer l’expertise nationale, la mise en place d’une politique de logement social décent qui permet à chaque travailleur d’avoir un toit, l’autonomie du régime de protection social des fonctionnaires, la baisse des prix du gaz, de l’eau, du carburant, et de l’électricité.

Les centrales syndicales se sont servies de la fête du 1ier mai pour tirer la sonnette d’alarme sur le plan politique et économique. A cet effet, elles ont exprimé leur inquiétude au sujet de la réduction des investissements extérieurs, du manque de visibilité en matière de planification stratégique dans le domaine économique, de la régression des activités du secteur touristique et la chute des matières premières et les difficultés financières que rencontre le secteur bancaire. Ce qui a amené du coup aux responsables de ces différentes centrales syndicales de prédire un recul de la croissance si des mesures efficaces ne sont pas entreprises par les pouvoirs publics.

D’ailleurs, dans sa plateforme revendicative, la coordination intersyndicale a appelé le gouvernement et le patronat à ouvrir très rapidement des négociations entre les partenaires sociaux dans le cadre d’un dialogue franc et sincère. Pour la CGTM, l’UTM et la CNTM, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Déjà, de leur côté, on menace de récidiver la grève générale des 15, 16 et 17 avril si le gouvernement refusait à nouveau d’ouvrir des négociations autour des primes de transport et de logement.

Sur la question des travailleurs victimes des évènements de 1989, le passif humanitaire, la question linguistique et de l’éducation, les centrales syndicales ont mis en garde le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz de vouloir les régler de manière exclusive dénonçant également que celui-ci se soit engagé dans une logique de gestion unilatérale des affaires du pays.

Revenant sur la loi de finances 2010 adoptée par le gouvernement, la coordination intersyndicale a déclaré qu’elle n’a pas apporté de grands changements en ce qui concerne la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des populations et la flambée des prix des denrées de première nécessité et des services sociaux de base.

Babacar Baye NDIAYE

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