vendredi 14 mai 2010

Situation des rapatriés : Le FONADH donne l’alerte sur leurs conditions de vie !

La crise politique et ses rebondissements ininterrompus et périlleux, continuent, depuis des mois, d’occuper le devant de la scène, ralentissant considérablement l’exécution de plusieurs actions gouvernementales prioritaires dont celle de mettre fin au long calvaire des réfugiés revenus au bercail. Des Ongs défenseurs des Droits de l’Homme, fortement mobilisées pour un retour digne et une insertion définitive et parfaite des rapatriés, dans le tissu social et économique, se disent aujourd’hui, préoccupées par leur statu quo.
Onze Ong, toutes rassemblées au sein du FONADH ont récemment donné l’alerte sur la situation des rapatriés mauritaniens du Sénégal et du Mali, indiquant que ces victimes des douloureux évènements de 1989- 1991 et anciens réfugiés vivent des conditions intenables, auxquelles, il urge de mettre fin dans les plus brefs délais.
Le regroupement des associations des Droits de l’homme en Mauritanie précise que la plupart de ces rapatriés "éleveurs et agriculteurs de vocation sont installés dans des sites dans les zones d’accueil, avec un minimum pour la survie", ajoutant que "les activités productives, d’insertion durable tardent encore à y prendre forme, par manque de ressources et, surtout, en raison du non règlement des nombreux litiges fonciers".
Le FONADH souligne également que d’autres victimes des évènements de 1989-1991, anciens fonctionnaires et agents de l’Etat "avaient espéré voir la fin du calvaire qu’ils supportent depuis 21 ans, avec l’organisation du recensement en janvier 2010", rappelant que cette opération avait connu une grande mobilisation des organisations de la société civile, ainsi que des services compétents de l’Etat, mais "comme un feu de paille, elle ne semble pas poursuivre l’objectif qui lui était assigné, à savoir procéder au règlement des situations administratives de ces victimes d’une injustice inqualifiable depuis plus de deux décennies".
Le FONADH se dit étonné du fait que la Commission Nationale, créée par décision du Conseil des Ministres, pour superviser le dit recensement et proposer des solutions de règlement définitif, n’ait pas encore tenu "une seule réunion depuis janvier".
Devant un dossier aussi épineux que celui des déportés mauritaniens qui portent sur des populations estimées à plusieurs milliers d’individus, dont des vieux, des jeunes, des femmes et des enfants, il est réellement "criminel", de ne pas travailler en continu pour assurer une insertion morale et matérielle maximale, capable de venir à bout des lourdes et pénibles séquelles de la déportation et des ses corollaires.
Evoquant le cas du recrutement des enseignants, parmi les victimes et leur affectation dans différentes écoles à l’intérieur du pays, le FONADH indique qu’il avait conforté l’espoir d’un règlement rapide de la situation des autres personnes, mais que "malheureusement, l’opération en faveur des enseignants semble répondre plus à un souci de comblement d’un déficit qu’à une réparation d’une injustice".

Le FONADH a aussi fait remarquer que si la volonté politique de règlement de cette épineuse et douloureuse question est réelle, elle restera sans efficacité aucune, si elle n’est pas suivie d’actions concrètes sur le terrain de la réalité, demandant aux autorités supérieures du pays, de prendre "des dispositions pratiques rapides pour le règlement de la situation des anciens fonctionnaires".
Le FONADH a déclaré qu’outre les travailleurs des établissements publics, d’autres victimes attendent toujours réparation, dont les employés des secteurs privé et informel, ainsi que tous les éleveurs et paysans qui s’impatientent de retrouver les troupeaux et les champs.
Demandant enfin, "la convocation dans les meilleurs délais de la Commission Nationale en charge du dossier afin de statuer sur la situation des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des événements 1989- 1991", le FONADH met en garde contre la politisation de cet épineux dossier, précisant que "la question est à la fois très sérieuse et douloureuse pour être traitée comme une opération tapageuse de type politicien".

Babacar Baye NDIAYE

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