vendredi 14 mai 2010

Réintégration des fonctionnaires et agents de l’Etat : Le REVE 89/91 exprime son inquiétude sur la lenteur de son exécution

Dans une déclaration rendue publique, lundi 3 mai, à l’issue d’une conférence de presse tenue au siège du FONADH, le Regroupement des Victimes des Evènements de 89/91 a exprimé son inquiétude sur le retard apporté dans le traitement de la réintégration des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 89/91 et leur rétablissement dans leurs droits.
"Si réellement une volonté politique de tourner définitivement cette page sombre de notre histoire existe au plus haut niveau, son exécution demeure inquiétante", a indiqué le Bureau Exécutif du "REVE 89/91".

On se souvient que dans le cadre de la réintégration des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 89/91, une commission nationale avait été mise en place de même qu’un recensement des fonctionnaires et agents de l’Etat effectué sauf sur ceux des sociétés d’Etat ainsi que ceux du secteur public et informel.

A cet effet, le gouvernement mauritanien avait décidé "la réintégration immédiate de 144 enseignants et personnels d’appui" négro-mauritaniens, selon un communiqué du Conseil des ministres tenu le 15 octobre 2009. Cette mesure avait été saluée par la plupart des organisations de défense des droits de l’Homme nées à la suite des évènements de 89/91 dont le "REVE 89/91".

Aujourd’hui, le Regroupement des Victimes des Evènements de 89/91 semble avoir perdu tout son enthousiasme. Cette organisation regrette qu’aucune réunion n’ait pu avoir lieu après le recensement effectué par le Ministère de la Fonction Publique. "Les enseignants réintégrés demeurent dans une situation confuse", a révélé le "REVE 89/91" qui ne s’est pas empêché de tirer la sonnette d’alarme sur le sort réservé à l’exécution du dossier de la réinsertion des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 1989/1991.

Le bureau exécutif du "REVE 89/91" a indiqué que la décision du gouvernement mauritanien de réintégrer des fonctionnaires et agents de l’Etat doit s’étendre à toutes les victimes des évènements de 89/91. Il s’agit des travailleurs du secteur public, parapublic, privé, les agriculteurs, les éleveurs et ceux du secteur informel. "C’est là que la réconciliation nationale aurait un sens", note le "REVE 89/91".

Le blocage ou plutôt la lenteur constatée dans le traitement de la réintégration des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 89/91 a, en conséquence, poussé le "REVE 89/91" à demander la convocation rapide de la commission nationale de recensement afin que des propositions de règlement soient formulées y compris également le recensement des travailleurs des Sociétés d'Etat et Privées dans les meilleurs délais.

Ceci est d’autant plus pressant que les pouvoirs publics avaient promis de "régulariser la situation administrative des personnels concernés, à travers la réalisation d’un recensement exhaustif avant la fin de l’année en cours" selon un communiqué du Conseil des ministres tenu le 15 octobre 2009.

Les fonctionnaires victimes des exactions d’avril 89 semblent avoir trop ruminé leur patience. Alors que dans un discours prononcé à cette occasion, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du putsch du 6 août 2008, puis élu président de la République en juillet, s’était engagé à trouver une "solution juste" au problème des personnes victimes de ces évènements.

Babacar Baye NDIAYE

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