lundi 5 octobre 2009

Ahmed Hamza se confesse sur Rfi:«On reconnaît que Nouakchott a eu des problèmes durant ces deux derniers mois»



L’émission «Appels sur l’actualité» animée par Juan Goméz tous les jours sauf le week-end sur Radio France Internationale (Rfi) du 1ier octobre dernier avait comme invités Ahmed Hamza (président de la Communauté Urbaine de Nouakchott), Simon Compaoré (maire de Ouagadougou), Pierre Diédié Amondji (gouverneur du district d’Abidjan) et Khalifa Sall (maire de Dakar).
Cette émission a été enregistrée en marge du 30ième anniversaire de l’assemblée générale de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) qui s’est déroulée du 2 au 3 octobre dernier dans la capitale française. Au cours de cette «émission spéciale», pour reprendre les termes de son animateur, ces quatre maires ont abordé la question de la gestion des villes africaines.
«Ces 30 dernières années, les villes africaines du continent ont absorbé plus de 200 millions d’habitants supplémentaires. L’Afrique est certes encore rurale mais le continent est en tête pour la vitesse de croissance de sa population urbaine. Autrement dit, dans 20 ans, donc, autant dire après demain.
L’Afrique comme l’Asie rassemblera les plus grandes populations urbaines du monde. Alors, le continent pourra-t-il relever ce défi d’autant que 62% des citadins en Afrique subsaharienne habitent en bidonvilles ? », introduit Juan Goméz pour camper le décor de ce que sera le débat.
D’autres sujets comme l’urbanisme, l’accès à l’eau, l’électricité, les transports collectifs, le ramassage des ordures, l’insécurité et autres problèmes que rencontrent les villes africaines ont été abordés.
A une question posée par Juan Goméz au président de la Communauté Urbaine de Nouakchott au sujet du ramassage des ordures dans la capitale mauritanienne, ce dernier a déclaré que son institution qu’il dirige depuis presque 3 ans a initié une nouvelle politique dans ce sens rappelant qu’un contrat a été signé depuis deux ans, sous Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, entre la Communauté Urbaine de Nouakchott et Pizzorno.
Toutefois, il n’a pas manqué de signaler les atermoiements que cette entreprise française chargée de la collecte des ordures dans la ville de Nouakchott fait face. Il n’y est pas allé par quatre chemins pour débusquer les détracteurs de l’entreprise. «Nouakchott est une ville propre», se défend-il.
Il poursuit : «Depuis trois mois, il y a des problèmes avec Pizzorno parce qu’il y a des conflits d’intérêt et des lobbying qui s’occupaient du ramassage des ordures bien avant Pizzorno qui veulent revenir sur le contrat que l’Etat mauritanien a signé avec cette entreprise. Il y a un sabotage qui est fait contre la société.
En plus de cela, nous avons connu de fortes pluies cette année. On reconnaît que Nouakchott a eu des problèmes durant ces deux derniers mois. Mais, je peux confirmer que durant l’année 2008 et 2009, Nouakchott a été une ville propre.» Interpellé aussi au sujet de la problématique de l’eau dans la ville de Nouakchott, le président de la Communauté Urbaine de Nouakchott a soutenu qu’elle était en train d’être solutionnée en étayant ses propos par le projet d’Aftout Es-sahili financé par l’Etat mauritanien et le Fades (Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social).
«D’ici une année et demie, Nouakchott n’aura plus des problèmes d’eau», a-t-il assuré relevant en outre le faible apport de l’Etat mauritanien dans le développement des projets d’infrastructures urbaines et l’insuffisance du réseau d’assainissement à Nouakchott.
«On ne peut pas demander aux élus locaux que nous sommes et aux pouvoirs actuels de faire des miracles», tente-t-il d’expliquer avec un brin de réalisme. Au mois d’août dernier, des pluies torrentielles se sont déversées sur Nouakchott avec toutes les conséquences que nous connaissons.
«On a compris qu’il fallait réfléchir sur notre futur. On est là-dessus avec l’administration pour que l’année prochaine, on évite d’avoir les mêmes problèmes que nous avons connus cette année», a-t-il assuré. N’est-ce pas là une preuve qu’un chat échaudé craint l’eau froide ?

Babacar Baye Ndiaye

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