dimanche 6 septembre 2009

Loisirs-Privée de son droit à des perspectives : La jeunesse de Teyarett se décharge sur ses élus locaux



idjaameNews_Visiblement, les élus locaux de la Moughataa de Teyarett ne semblent pas s’intéresser aux préoccupations de sa jeunesse. Les jeunes de ce département de Nouakchott semblent en avoir ras-le-bol de la situation sociale et culturelle que vit leur localité. Laissés-pour-compte, ils ont voulu rappeler à leurs autorités locales leur devoir et exigence vis-à-vis de sa jeunesse en mal d’appui.
Amadou Gacko est un jeune disc jockey qui vient à peine d’entamer sa carrière. Il en est à sa troisième année de dijaying. A travers lui, il porte la voix de toute la jeunesse de la moughataa de Teyarett. "J’ai décidé d’être leur voix", dit-il. Et pour cause. Rien ne va à la moughataa de Teyarett. Privés de son droit à des perspectives, désespérés et sans avenir, les jeunes de cette moughataa aux abois se sont déchargés sur leurs élus locaux.
En plus de cela, Teyarett est une moughataa qui souffre énormément du manque d’infrastructures tant du point de vue artistique, culturel que sur le plan des loisirs. "Au niveau de Teyarett, tout est en rade. La jeunesse est étouffée", s’indigne Amadou Gacko.
Cette jeunesse n’est pas à l’abri non plus des sauts d’humeur de la police locale.
"Même pour avoir une autorisation au niveau de la police, il faut décaisser plus de 10.000 UM pour espérer tenir un concert. A minuit, ils pointent le nez pour nous signifier de plier bagages", renseigne-t-il.
Chose curieuse, une moughataa comme Teyarett ne dispose même pas d’une salle de spectacles. "On a juste un enclos et rien d’autre", dit-il. "A Teyarett, on n’a pas mal de talents cachés. Mais, on ne nous a jamais donnés l’opportunité de nous exprimer", poursuit-il en pointant du doigt les autorités locales qui s’intéressent à tout sauf à leurs préoccupations. "On a que notre micro pour nous exprimer, explique Amadou Gacko. Et, personne ne nous entend dans notre coin".
Les structures d’appui aux jeunes sont inexistantes dans la moughataa de Teyarett. Et, pour donner un semblant de vie à leur localité, les jeunes par l’intermédiaire de l’Association Mauritanienne des Jeunes Solidaires organisent, sous leurs propres frais, des tournois de foot, des journées de sensibilisation sur les maladies sexuellement transmissibles et des activités culturelles.
A chaque campagne électorale, on fait miroiter la jeunesse ou on lui fait la fête alors que ses problèmes d’existence sont mis au frigo. Et, pourtant, on continue à séduire la jeunesse à coup de concerts gratuits.
L’envie et la volonté sont bien là. Mais hélas les moyens font cruellement défaut. Et, tout ce que cette jeunesse demande en contrepartie comme elle est en droit de l’espérer de ses élus locaux, c’est d’être soutenue dans ses initiatives et rien d’autre. "On a fait aménager un boulodrome pour les vieux alors que nous, la jeunesse, n’avons rien bénéficié de la part de nos élus locaux qui passent le plus clair de leur temps à fouetter d’autres chats", explique Amadou Gacko, écœuré.

Babacar Baye Ndiaye

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire