Tirer sur la sonnette d’alarme. C’est ce que tentent de faire depuis août 2009 Nebghouha Mint Abdallahi coordinatrice du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures de l’AFCF et son équipe. En conférence de presse ce jeudi 24 juin au siège de l’AFCF, Nebghouha Mint Abdallahi a annoncé que le projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures en partenariat avec Terre des Hommes et l’AECID a eu à enregistrer 900 filles domestiques mineures âgées entre 6 ans et 18 ans à Nouakchott.
Les statistiques sont effarantes et parlent d’elles-mêmes. Celles qui ont été données par les responsables du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures indiquent que sur ces 900 filles domestiques mineures, 100 d’entre elles sont victimes de violences, de maltraitance et d’exploitation. Ces mêmes statistiques révèlent toujours que 30% d’entre elles perçoivent tardivement leurs salaires, 40% sont victimes de maltraitance et d’exploitation (leur âge varie entre 6 et 12 ans) et les 30% restantes sont victimes de viol, d’accusation de vol, de menace, de violence physique et verbale.
Mettre les bouchées doubles
Pour infléchir cette tendance, les responsables du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures comptent accrocher davantage leurs ceintures. D’ores et déjà, ils ont pu ouvrir 5 classes d’alphabétisation dans 5 moughataas de Nouakchott, enregistrer 80 filles domestiques mineures victimes de maltraitance, financé 9 activités génératrices de revenus en faveur des familles des victimes les plus touchées par la pauvreté et distribué à 8 familles nécessiteuses parmi les familles des filles domestiques mineures. Il faut noter également que ce projet a permis à des victimes de bénéficier d’un appui juridique, psychologique et d’une insertion économique.
"Un phénomène absolument réel"
Depuis le lancement du projet qu’il suit de près avec beaucoup d’intérêt, Me Bezéid, avocat de l’AFCF, a eu à traiter un certain nombre de dossiers relatifs à la problématique des filles domestiques mineures. Il n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer ce phénomène.
"Ces filles qui n’ont pas encore 18 ans travaillent dans des foyers un peu dispersés à l’intérieur du pays. Elles n’ont pas, le plus souvent, de droit et font l’objet de maltraitances et d’humiliations de la part de leurs patrons, patronnes ou des membres de la famille de leurs employés", révèle-t-il. "Il y’a une présomption de culpabilité, poursuit-il, qui pèse sur les filles domestiques mineures qui sont souvent accusées de vol."
Absence de paiement de leurs salaires, privation de salaires, arriérés de salaires, calomnies, accusations de vols, incriminations fortuites, sévices…Les filles domestiques mineures se font avaler, impuissantes, toutes formes d’injustice.
L’une d’entre elles, Fatou Dièye Diaw, âgée de 16 ans, a été arrêtée et gardée en vue au commissariat de Tévragh-Zéina 2, après avoir été accusée de vol, de la part de sa patronne, d’une bague en or ainsi que des boucles d’oreilles. "Elle a été gardée en vue pendant 5 jours. Ce qui est absolument aberrant et contraire à la loi sur les mineurs. Et, au bout de 5 jours, elle a été libérée parce que la patronne a compris qu’elle n’avait pas volé sa bague et ses boucles d’oreille et du coup, elle a retiré sa plainte", a indiqué Me Bezéid.
Celui-ci n’a pas manqué d’érafler l’attitude de la police et de la justice dans ce genre de dossier. "Les enfants doivent être traités d’une certaine manière. Ils doivent nécessairement être assistés par une assistance sociale, un avocat et leurs parents. Ceci n’est jamais respecté…Le ministère de la justice confisque souvent les dossiers et envoie les gens se promener dans la rue", a-t-il expliqué.
Des cas bouleversants et révulsants
Comme le cas d’Aichétou Mint Saleme, la plupart des histoires des filles domestiques mineures, qu’elles soient d’origine étrangère ou mauritanienne, sont souvent bouleversantes et révulsantes. Orpheline à bas-âge et sans famille, Aichétou Mint Saleme a été élevée par une de ses "tantes". Son cas nous est révélé par Khadijétou Mint Mouhamdine, assistante sociale du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures de l’AFCF.
"Sa tante l’a fait travailler et perçoit son salaire, à la fin du mois, à sa place. Elle est mère de deux enfants. Sa tante l’a mariée à un de ses fils à l’âge de 13 ans. Elle est débile la pauvre ! Elle a la mentalité d’une fille de 7 ans. Elle répète tout ce qu’on lui dit. Lorsque nous sommes partis voir un psychiatre, celui-ci nous a affirmés qu’elle est mineure à vie. Elle est accrochée à son bébé qui est maltraitée comme elle est…Sa maîtresse a eu le culot de venir au commissariat pour la réclamer. L’affaire a été portée au tribunal…J’y ai été chassée de même que notre avocat", raconte Khadijétou Mint Mouhamdine.
Babacar Baye NDIAYE
Les statistiques sont effarantes et parlent d’elles-mêmes. Celles qui ont été données par les responsables du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures indiquent que sur ces 900 filles domestiques mineures, 100 d’entre elles sont victimes de violences, de maltraitance et d’exploitation. Ces mêmes statistiques révèlent toujours que 30% d’entre elles perçoivent tardivement leurs salaires, 40% sont victimes de maltraitance et d’exploitation (leur âge varie entre 6 et 12 ans) et les 30% restantes sont victimes de viol, d’accusation de vol, de menace, de violence physique et verbale.
Mettre les bouchées doubles
Pour infléchir cette tendance, les responsables du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures comptent accrocher davantage leurs ceintures. D’ores et déjà, ils ont pu ouvrir 5 classes d’alphabétisation dans 5 moughataas de Nouakchott, enregistrer 80 filles domestiques mineures victimes de maltraitance, financé 9 activités génératrices de revenus en faveur des familles des victimes les plus touchées par la pauvreté et distribué à 8 familles nécessiteuses parmi les familles des filles domestiques mineures. Il faut noter également que ce projet a permis à des victimes de bénéficier d’un appui juridique, psychologique et d’une insertion économique.
"Un phénomène absolument réel"
Depuis le lancement du projet qu’il suit de près avec beaucoup d’intérêt, Me Bezéid, avocat de l’AFCF, a eu à traiter un certain nombre de dossiers relatifs à la problématique des filles domestiques mineures. Il n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer ce phénomène.
"Ces filles qui n’ont pas encore 18 ans travaillent dans des foyers un peu dispersés à l’intérieur du pays. Elles n’ont pas, le plus souvent, de droit et font l’objet de maltraitances et d’humiliations de la part de leurs patrons, patronnes ou des membres de la famille de leurs employés", révèle-t-il. "Il y’a une présomption de culpabilité, poursuit-il, qui pèse sur les filles domestiques mineures qui sont souvent accusées de vol."
Absence de paiement de leurs salaires, privation de salaires, arriérés de salaires, calomnies, accusations de vols, incriminations fortuites, sévices…Les filles domestiques mineures se font avaler, impuissantes, toutes formes d’injustice.
L’une d’entre elles, Fatou Dièye Diaw, âgée de 16 ans, a été arrêtée et gardée en vue au commissariat de Tévragh-Zéina 2, après avoir été accusée de vol, de la part de sa patronne, d’une bague en or ainsi que des boucles d’oreilles. "Elle a été gardée en vue pendant 5 jours. Ce qui est absolument aberrant et contraire à la loi sur les mineurs. Et, au bout de 5 jours, elle a été libérée parce que la patronne a compris qu’elle n’avait pas volé sa bague et ses boucles d’oreille et du coup, elle a retiré sa plainte", a indiqué Me Bezéid.
Celui-ci n’a pas manqué d’érafler l’attitude de la police et de la justice dans ce genre de dossier. "Les enfants doivent être traités d’une certaine manière. Ils doivent nécessairement être assistés par une assistance sociale, un avocat et leurs parents. Ceci n’est jamais respecté…Le ministère de la justice confisque souvent les dossiers et envoie les gens se promener dans la rue", a-t-il expliqué.
Des cas bouleversants et révulsants
Comme le cas d’Aichétou Mint Saleme, la plupart des histoires des filles domestiques mineures, qu’elles soient d’origine étrangère ou mauritanienne, sont souvent bouleversantes et révulsantes. Orpheline à bas-âge et sans famille, Aichétou Mint Saleme a été élevée par une de ses "tantes". Son cas nous est révélé par Khadijétou Mint Mouhamdine, assistante sociale du projet d’assistance, de protection et d’insertion des filles domestiques mineures de l’AFCF.
"Sa tante l’a fait travailler et perçoit son salaire, à la fin du mois, à sa place. Elle est mère de deux enfants. Sa tante l’a mariée à un de ses fils à l’âge de 13 ans. Elle est débile la pauvre ! Elle a la mentalité d’une fille de 7 ans. Elle répète tout ce qu’on lui dit. Lorsque nous sommes partis voir un psychiatre, celui-ci nous a affirmés qu’elle est mineure à vie. Elle est accrochée à son bébé qui est maltraitée comme elle est…Sa maîtresse a eu le culot de venir au commissariat pour la réclamer. L’affaire a été portée au tribunal…J’y ai été chassée de même que notre avocat", raconte Khadijétou Mint Mouhamdine.
Babacar Baye NDIAYE
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