jeudi 13 mai 2010

Promotion de la langue arabe : La Coordination des associations des langues nationales craint qu’elle ne prenne une tournure nationaliste

Les tollés d’indignation, à la suite des propos du Premier ministre et de la Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, s’accentuent davantage. Dans cette vague de contestation, il y a celle de la Coordination des associations des langues nationales (Pulaar, Soninké et Wolof) qui s’est élevé contre la volonté des pouvoirs publics d’arabiser l’administration.

Cette coordination qui regroupe l’Association pour la Renaissance du Pulaar en République Islamique de Mauritanie, l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture Soninké et l’Association pour la Promotion de la Langue Wolof en République Islamique de Mauritanie est montée au créneau pour dénoncer cette "campagne d’agitation" autour de la promotion de la langue arabe.

Pour cette coordination, les propos du Premier ministre et de la Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports sont en contradiction avec les dispositions de la Constitution qui dispose que l’Arabe, le Pulaar, le Soninké et le Wolof sont des langues nationales.

Cette coordination s’étonne que Moulaye Ould Mohamed Laghdaf prétende réduire l’identité nationale mauritanienne à sa seule dimension arabe et islamique. "Ce discours officiel teinté de chauvinisme et d’exclusion vient comme pour réveiller les vieux démons a surpris et indigné une large frange de l’opinion tant au sein des communautés négro – mauritaniennes qu’arabes", a-t-elle mis en garde.

Cette coordination voit à travers les propos du Premier ministre une volonté manifeste d’exclure et d’éliminer les négro-mauritaniens de certains démembrements de l’Etat comme l’administration, la justice, les forces armées et de sécurité.

Cette coordination a toutefois rappelé qu’elle n’est pas opposée à la langue arabe mais s’oppose à ceux qui derrière le paravent de l’arabe œuvrent pour en réalité à l’exclusion et à l’élimination systématique des négros – mauritaniens de l’appareil de l’Etat : administration, justice, forces armées et de sécurité :

Après avoir condamné cette attitude qu’elle a qualifiée de provocatrice et exclusive, la Coordination des associations des langues nationales a exigé des pouvoirs publics le respect de la diversité culturelle et la réouverture de l’Institut des Langues Nationales fermé depuis 1999, la reprise de l’enseignement de nos langues et leur réintroduction dans le système éducatif et l’ouverture des médias publics aux communautés négro – africaines.

Babacar Baye NDIAYE

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