Comme toutes les jeunesses du monde entier, celle de la Mauritanie est très active, motivée et volontaire. Et, selon, les estimations de l’Office National des Statistiques(ONS), les jeunes constitueraient, en 2010, plus de 657.000 de la population mauritanienne. En marge du Forum National de la Jeunesse, du 27 au 28 décembre, au Palais des Congrès de Nouakchott, les jeunes ont exprimé leur mécontentement au sujet de leur marginalisation dans le processus de développement du pays mais également leur déception en ce qui concerne les conditions de déroulement des travaux dudit forum.
"Le Forum a été mal organisé. On nous a imposés un programme déjà ficelé. On ne peut pas coiffer quelqu’un à son absence", a déclaré Diakité Yacouba. Ce Forum, dont l’objectif était d’élaborer, en y impliquant les jeunes, une plateforme de concertation et un document de politique nationale en matière de jeunesse, a été beaucoup décrié notamment au niveau des débats.
"On nous a amenés des conférences et puis demandés d’intervenir. Au niveau des interventions, il y’avait du favoritisme. Ce forum était loin d’être la représentation de la Mauritanie. Je ne sais pas si c’est par clientélisme que certains participants étaient là. Tout le monde n’a pas été avisé", explique Diakité Yacouba.
Certains participants, comme Moussa Tawal Oumrou, ont mis en cause, quant à eux, le manque d’un certain nombre d’informations au sujet du déroulement des travaux du Forum qui a suscité beaucoup de tollés de déception.
"C’est un forum qui concerne en premier lieu les jeunes. Donc, la sensibilisation devait être plus grande de même que la mobilisation des leaderships. On s’est retrouvé face à certaines personnes qui ne sont pas vraiment aptes à exprimer les soucis et les espoirs des jeunes. On pensait qu’il y’aurait des débats sur les principaux thèmes proposés. Les conférenciers ont fait leurs conférences et ils sont rentrés chez eux sans attendre les remarques et les questions", a souligné Moussa Tawal Oumrou.
Cette situation, corolaire d’une mauvaise perception de la question jeunesse par les institutions étatiques, traduit aux yeux d’un bon nombre de jeunes un certain manque de confiance voire de considération notoire de la part des pouvoirs publics. Un état de fait qui a écœuré plus d’un participant. Du coup, les jeunes n’ont pas manqué de se ruer sur les brancards pour dénoncer leur faible implication dans la gestion des affaires publiques du pays et le processus de développement du pays.
"On donne un privilège qui n’est pas adéquat à certaines personnes inaptes à représenter les jeunes. C’est ce qui est mal. Ce Forum devait être une occasion pour nous de montrer aux autorités que les jeunes sont capables de participer à toutes les politiques et stratégies de développement", s’est indigné Moussa Tawal Oumrou.
Aujourd’hui, la jeunesse mauritanienne ne demande pas à l’Etat de lui arracher la lune et le soleil. Ce qu’elle demande, à juste titre, c’est d’être impliquée dans la mise en œuvre de certaines projets et ambitions du gouvernement tout en souhaitant que Mohamed Ould Abdel Aziz exprime sa bonne volonté à intégrer les jeunes dans le processus de développement du pays en réponse au thème du forum qui est la Jeunesse au service du développement.
La majorité de cette jeunesse-là avait voté, lors de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, pour Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel Président de la République, parce que convaincue de son programme électoral notamment en ce qui concerne la Culture, la Jeunesse et les Sports. Aujourd’hui, elle espère le retour de l’ascenseur de sa part.
"On a entendu pas mal de discours extraordinaires. Mais, on attend des résultats concrets. On ne veut pas que ce forum reste dans les clichés. Les maux de la jeunesse, les pouvoirs publics doivent les régler. On n’a pas besoin de n forums. On veut que nos problèmes trouvent des solutions le plus rapidement possible", a rappelé Diakité Yacouba.
Parmi ces problèmes qui préoccupent la jeunesse, il y a celui relatif à leur intégration dans le marché de l’emploi et du manque de formation professionnelle. Et, des jeunes, comme Aboubakry Lam, ont tout simplement demandé l’application de la Charte Africaine de la Jeunesse dont la Mauritanie est signataire.
Autre problème aussi, celui de la réintégration des jeunes mauritaniens travaillant à l’extérieur mais qui voudraient revenir et servir leur pays. Comme Ibrahima Idriss Wade, qui est venu de Dakar pour participer à ce Forum, ils sont des milliers de jeunes mauritaniens à se retrouver dans une telle situation. "Depuis ans, je suis revenu en Mauritanie, mais j’éprouve des difficultés d’intégration" , a-t-il confié tout en demandant à l’Etat de mettre en place des institutions fonctionnelles destinées uniquement aux jeunes afin de leur permettre de s’orienter, d’être des releveurs de défis par rapport aux bailleurs internationaux.
"Au lieu de voir ce que la jeunesse a besoin le plus, on nous nous impose des choix qui ne sont pas les nôtres. On prend des décisions sans la concertation des jeunes. Cela prouve que les jeunes ne sont pas respectés ni considérés", a fustigé Ba Bocar Abdoulaye.
Sur un autre registre, les uns et les autres n’ont pas de soulever le manqué d’équité et de clarté dans le déroulement des travaux du Forum National de la Jeunesse. Pour autant, ils attendent qu’il y ait une véritable politique d’orientation des jeunes vers les besoins de l’Etat en termes de lutte contre le chômage et la réduction de la pauvreté.
"L’Etat, au lieu d’aller engager des manœuvres étrangers, il pourrait penser à permettre un accès à certains jeunes à certaines formations pour qu’ils puissent eux-mêmes faire bénéficier le pays de leurs connaissances", a suggéré Moussa Tawal Oumrou qui a demandé aussi à ce que le cadre professionnel soit valorisé afin de contribuer efficacement au développement du pays, autrement dit valoriser les métiers.
Pour Mamoudou Guèye, quand on parle d’intégration des jeunes, il faut qu’elle passe d’abord et nécessairement par une politique volontariste et efficiente de la part des pouvoirs publics. "Nous ne manquons pas de ressources humaines. Ce qui nous manque, c’est d’être organisés. Et, cela doit venir de l’Etat", dit-il.
Cependant, les jeunes craignent que leurs suggestions qui seront confinées dans une feuille de route pour servir de base d’indication et de support en vue de l’élaboration d’une politique nationale de jeunesse ne dorment dans les tiroirs du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Ce qu’ils craignent aussi, c’est le manque de suivi.
"Les bonnes initiatives doivent se faire dans les règles de l’art et aussi dans le bon sens avec une bonne intention. Il ne faut pas qu’on les utilise pour d’autres intérêts qui ne sont pas autres que ceux qui ont été conçus par la jeunesse", affirme Hama Ould Souvi. "Il est temps de finir et d’en abuser avec la jeunesse qu’on ne peut plus tromper", ajoute-t-il.
Avoir une jeunesse prometteuse, c’est aussi l’occuper, sans distinction de race. Et, pour Ba Aboubakry Mohamed, cela permettrait de résorber le taux de chômage qui est de l’ordre de plus de 30%. Cet objectif, limiter le chômage qui touche essentiellement les jeunes, est aujourd’hui l’une des priorités du gouvernement.
"Au lieu d’augmenter les salaires, nous demandons au Président de la République de voir d’abord le cas de ces milliers de jeunes chômeurs. Nous lui serons reconnaissants s’il ferait voter un budget spécial pour les besoins des jeunes en ce début d’année. Nous lui demandons d’offrir un cadeau de fin d’année à cette jeunesse mauritanienne tant négligée pour qu’elle puisse apporter sa contribution au développement du pays", a plaidé Moussa Tawal Oumrou.
Babacar Baye NDIAYE
"Le Forum a été mal organisé. On nous a imposés un programme déjà ficelé. On ne peut pas coiffer quelqu’un à son absence", a déclaré Diakité Yacouba. Ce Forum, dont l’objectif était d’élaborer, en y impliquant les jeunes, une plateforme de concertation et un document de politique nationale en matière de jeunesse, a été beaucoup décrié notamment au niveau des débats.
"On nous a amenés des conférences et puis demandés d’intervenir. Au niveau des interventions, il y’avait du favoritisme. Ce forum était loin d’être la représentation de la Mauritanie. Je ne sais pas si c’est par clientélisme que certains participants étaient là. Tout le monde n’a pas été avisé", explique Diakité Yacouba.
Certains participants, comme Moussa Tawal Oumrou, ont mis en cause, quant à eux, le manque d’un certain nombre d’informations au sujet du déroulement des travaux du Forum qui a suscité beaucoup de tollés de déception.
"C’est un forum qui concerne en premier lieu les jeunes. Donc, la sensibilisation devait être plus grande de même que la mobilisation des leaderships. On s’est retrouvé face à certaines personnes qui ne sont pas vraiment aptes à exprimer les soucis et les espoirs des jeunes. On pensait qu’il y’aurait des débats sur les principaux thèmes proposés. Les conférenciers ont fait leurs conférences et ils sont rentrés chez eux sans attendre les remarques et les questions", a souligné Moussa Tawal Oumrou.
Cette situation, corolaire d’une mauvaise perception de la question jeunesse par les institutions étatiques, traduit aux yeux d’un bon nombre de jeunes un certain manque de confiance voire de considération notoire de la part des pouvoirs publics. Un état de fait qui a écœuré plus d’un participant. Du coup, les jeunes n’ont pas manqué de se ruer sur les brancards pour dénoncer leur faible implication dans la gestion des affaires publiques du pays et le processus de développement du pays.
"On donne un privilège qui n’est pas adéquat à certaines personnes inaptes à représenter les jeunes. C’est ce qui est mal. Ce Forum devait être une occasion pour nous de montrer aux autorités que les jeunes sont capables de participer à toutes les politiques et stratégies de développement", s’est indigné Moussa Tawal Oumrou.
Aujourd’hui, la jeunesse mauritanienne ne demande pas à l’Etat de lui arracher la lune et le soleil. Ce qu’elle demande, à juste titre, c’est d’être impliquée dans la mise en œuvre de certaines projets et ambitions du gouvernement tout en souhaitant que Mohamed Ould Abdel Aziz exprime sa bonne volonté à intégrer les jeunes dans le processus de développement du pays en réponse au thème du forum qui est la Jeunesse au service du développement.
La majorité de cette jeunesse-là avait voté, lors de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, pour Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel Président de la République, parce que convaincue de son programme électoral notamment en ce qui concerne la Culture, la Jeunesse et les Sports. Aujourd’hui, elle espère le retour de l’ascenseur de sa part.
"On a entendu pas mal de discours extraordinaires. Mais, on attend des résultats concrets. On ne veut pas que ce forum reste dans les clichés. Les maux de la jeunesse, les pouvoirs publics doivent les régler. On n’a pas besoin de n forums. On veut que nos problèmes trouvent des solutions le plus rapidement possible", a rappelé Diakité Yacouba.
Parmi ces problèmes qui préoccupent la jeunesse, il y a celui relatif à leur intégration dans le marché de l’emploi et du manque de formation professionnelle. Et, des jeunes, comme Aboubakry Lam, ont tout simplement demandé l’application de la Charte Africaine de la Jeunesse dont la Mauritanie est signataire.
Autre problème aussi, celui de la réintégration des jeunes mauritaniens travaillant à l’extérieur mais qui voudraient revenir et servir leur pays. Comme Ibrahima Idriss Wade, qui est venu de Dakar pour participer à ce Forum, ils sont des milliers de jeunes mauritaniens à se retrouver dans une telle situation. "Depuis ans, je suis revenu en Mauritanie, mais j’éprouve des difficultés d’intégration" , a-t-il confié tout en demandant à l’Etat de mettre en place des institutions fonctionnelles destinées uniquement aux jeunes afin de leur permettre de s’orienter, d’être des releveurs de défis par rapport aux bailleurs internationaux.
"Au lieu de voir ce que la jeunesse a besoin le plus, on nous nous impose des choix qui ne sont pas les nôtres. On prend des décisions sans la concertation des jeunes. Cela prouve que les jeunes ne sont pas respectés ni considérés", a fustigé Ba Bocar Abdoulaye.
Sur un autre registre, les uns et les autres n’ont pas de soulever le manqué d’équité et de clarté dans le déroulement des travaux du Forum National de la Jeunesse. Pour autant, ils attendent qu’il y ait une véritable politique d’orientation des jeunes vers les besoins de l’Etat en termes de lutte contre le chômage et la réduction de la pauvreté.
"L’Etat, au lieu d’aller engager des manœuvres étrangers, il pourrait penser à permettre un accès à certains jeunes à certaines formations pour qu’ils puissent eux-mêmes faire bénéficier le pays de leurs connaissances", a suggéré Moussa Tawal Oumrou qui a demandé aussi à ce que le cadre professionnel soit valorisé afin de contribuer efficacement au développement du pays, autrement dit valoriser les métiers.
Pour Mamoudou Guèye, quand on parle d’intégration des jeunes, il faut qu’elle passe d’abord et nécessairement par une politique volontariste et efficiente de la part des pouvoirs publics. "Nous ne manquons pas de ressources humaines. Ce qui nous manque, c’est d’être organisés. Et, cela doit venir de l’Etat", dit-il.
Cependant, les jeunes craignent que leurs suggestions qui seront confinées dans une feuille de route pour servir de base d’indication et de support en vue de l’élaboration d’une politique nationale de jeunesse ne dorment dans les tiroirs du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Ce qu’ils craignent aussi, c’est le manque de suivi.
"Les bonnes initiatives doivent se faire dans les règles de l’art et aussi dans le bon sens avec une bonne intention. Il ne faut pas qu’on les utilise pour d’autres intérêts qui ne sont pas autres que ceux qui ont été conçus par la jeunesse", affirme Hama Ould Souvi. "Il est temps de finir et d’en abuser avec la jeunesse qu’on ne peut plus tromper", ajoute-t-il.
Avoir une jeunesse prometteuse, c’est aussi l’occuper, sans distinction de race. Et, pour Ba Aboubakry Mohamed, cela permettrait de résorber le taux de chômage qui est de l’ordre de plus de 30%. Cet objectif, limiter le chômage qui touche essentiellement les jeunes, est aujourd’hui l’une des priorités du gouvernement.
"Au lieu d’augmenter les salaires, nous demandons au Président de la République de voir d’abord le cas de ces milliers de jeunes chômeurs. Nous lui serons reconnaissants s’il ferait voter un budget spécial pour les besoins des jeunes en ce début d’année. Nous lui demandons d’offrir un cadeau de fin d’année à cette jeunesse mauritanienne tant négligée pour qu’elle puisse apporter sa contribution au développement du pays", a plaidé Moussa Tawal Oumrou.
Babacar Baye NDIAYE
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