jeudi 13 mai 2010

Cliniques juridiques : La Mauritanie emboîte le pas à certains pays de la sous-région


Le constat est là : les populations les plus défavorisées n’ont pas souvent accès à la justice. Et pour apporter leur contribution à la consolidation de l’Etat de droit, le Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES/Mauritanie), le Comité de Solidarité des Victimes des Violations de Droits Humains (CSVVDH) et la Ligue Mauritanienne d’Hygiène Mentale (LMHM) ont décidé de mettre en place des cliniques juridiques mobiles et fixes.

La création du projet lancé ce mardi 16 mars à Nouakchott est motivée, selon les initiateurs, par le souci d’aider les populations défavorisées d’une part et d’autre part de soutenir l’action des autorités judiciaires. Ainsi, la Mauritanie emboîte le pas à certains pays de l’Afrique de l’ouest comme le Mali, le Niger ou le Burkina Faso.

Pour rappel, les cliniques juridiques sont des relais d’information et de sensibilisation à travers des activités de vulgarisation du droit (Code Pénal, Code du Statut Personnel…) auprès des communautés ciblées. Autrement dit, ce sont des sortes de centres d’écoute, de conseil, d’orientation, de médiation et d’assistance des justiciables.

Le projet "Accès des populations défavorisées de Sebkha, El Mina et Riadh de Nouakchott à la justice et au droit avec l’aide des cliniques juridiques" est financé par le Programme d’Appui à la Société Civile(PASOC) pour une durée de douze mois.

Ce projet pilote a pour objectif de former des jeunes (stagiaires et étudiants) et des personnes ressources à la vulgarisation du droit et l’accès des populations défavorisées à la justice et au droit, informer les populations sur les instruments et mécanismes les protégeant notamment l’enclenchement de procédures et leurs droits et enfin offrir aux habitants des zones ciblées un accompagnement par le conseil, la médiation, l’orientation dans les démarches de nature juridiques, administratives et procédurales.

"La justice n’est pas seulement faite pour les riches", a déclaré Me Maroufa Diabira, président du GERDDES. On se rappelle, sous les magistères de Mâaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, la Mauritanie avait connu de graves dysfonctionnements et violations du droit et de la justice.

Du coup, l’institution judiciaire avait perdu toute crédibilité aux yeux des populations mauritaniennes du fait de sa partialité et de sa vulnérabilité parce que soumise aux pressions de toutes (administrations, politique et argent).
Ce projet ne manquera pas certainement de susciter un réconfort moral chez les populations défavorisées de Sebkha, d’El Mina et de Riadh.

Babacar Baye NDIAYE

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