lundi 15 mars 2010

Filles domestiques mineures : La présidente de l’Afcf suggère la création de centres d’accueil


Dimanche 14 mars, Aminétou Mint El Moctar présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (Afcf), a suggéré, au cours d’une conférence de presse, au Centre Culturel Français Antoine de Saint-Exupéry, la création de centres d’accueil en faveur des filles domestiques mineures. Et pour cause. Ces dernières, une fois expulsées de leur maison d’accueil, se retrouvent, sans protection ni encadrement ni assistance, dans la rue, sujettes à toutes sortes de menaces. D’ailleurs, récemment, l’Association des Femmes Chefs de Famille (Afcf) a entrepris une enquête sur la problématique des filles mineures domestiques victimes d’abus sexuels, de violences ou de maltraitances corporelles.
Pour Aminétou Mint El Moctar, il est nécessaire, pour pouvoir identifier les contraintes physiques et sexuelles que peuvent subir les jeunes filles domestiques, de connaître leurs zones d’afflux et d’atterrissage. Dans ce sens, Aminétou Mint El Moctar a fait remarquer que la majorité des parents ignorent les conditions dans lesquelles leurs filles travaillent.
Souvent analphabètes et issues de familles pauvres, ces filles domestiques n’ont pas de contrat de travail et rien n’indique qu’elles sont des employées à plus forte raison prétendre à un congé de travail. Une telle situation, selon la présidente de l’Afcf, doit pousser les autorités à prendre des mesures en vue de protéger les filles domestiques régulièrement à la merci des employeurs souvent sans scrupules. Ceux-ci profitant d’un cadre répressif inexistant exploitent sans vergogne cette catégorie de la société.
"Tous les employeurs ne sont pas mauvais, précise Aminétou Mint El Moctar. Il y a parmi eux certains qui traitent bien les filles domestiques mineures". Pour ne pas développer un complexe d’infériorité chez les filles domestiques mineures, Aminétou Mint El Moctar a souligné la nécessité de les mettre dans de bonnes conditions comme par exemple s’habiller, se soigner et avoir une couchette respectable.

L’autre front que veut attaquer l’Association des Femmes Chefs de Famille se situe au niveau de l’harmonisation des salaires des filles domestiques mineures souvent rachitiques, exploitées voire humiliées dans leur amour-propre.
Ce branle-bas de combat consécutif à une absence de cadre juridique adéquat justifierait, à en croire Aminétou Mint El Moctar, la dégénérescence du phénomène à l’intérieur du pays et notamment dans les grandes villes comme Nouakchott à forte démographie.
Derrière cette dynamique pour pousser les pouvoirs publics à créer un cadre de protection juridique et de réglementation du travail des filles domestiques mineures, il y a l’Ong internationale Terre des Hommes et la Coopération Espagnole qui ont récemment financé une étude sur ce phénomène.

Et pour Aminétou Mint El Moctar, plus que dégradante, la situation des filles domestiques mineures est de plus en plus alarmante. Et nul n’ignore que ces dernières, on les retrouve chez les Ministres, les magistrats, les directeurs, les élus du peuple…D’où la nécessité pour Aminétou Mint El Moctar de les assister, les encadrer et les protéger.

Babacar Baye NDIAYE

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