Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves, fait partie de ceux-là que le discours au sujet de l’arabité que tiennent de plus en plus les pouvoirs publics ne rassure pas du tout. Et pour lui, ceux qui le véhiculent astreindre les autres communautés du pays à être des appendices des arabes.
Le Rénovateur Quotidien : La question de l’arabité est revenue au devant de l’actualité à travers les propos du Premier ministre Moulaye O. Mohamed Laghdaf qui a soutenu que la Mauritanie est un pays arabe. Quelle est votre réaction par rapport à cette question ?
Boubacar Ould Messaoud : La Mauritanie est un pays multiculturel. L’arabité procède d’une démarche d’exclusion et d’une tendance à vouloir faire de la Mauritanie un pays totalement arabe alors qu’il y a des mauritaniens qui ne sont pas des arabes. Personnellement, je ne me considère pas comme un arabe. Et le discours que tiennent les pouvoirs publics n’est pas du tout rassurant. Cela nous ramène à cette dimension de chantage à l’assimilation. Les hommes du pouvoir veulent obliger tout le monde à être un appendice des arabes. Ce n’est pas du tout rassurant, aujourd’hui, que les pouvoirs publics développent un tel discours. Il faut s’inquiéter du fait que des nationalistes arabes chauvins soient installés aujourd’hui dans les arcanes du pouvoir.
Le Rénovateur Quotidien : Est-ce qu’il ne faudrait pas poser cette question et d’en finir une bonne fois pour toutes que de l’esquiver ?
Boubacar Ould Messaoud : C’est un débat qu’on aurait pu poser. Le syndrome de la Côte d’Ivoire semble se réveiller en Mauritanie. Qu’est-ce qu’il faut débattre ? Mais, il n’y a rein à débattre. Il y a des mauritaniens qui sont arabes. Il y en a certains qui ne le sont pas. Quel est le débat à poser ? Ceux qui ne sont pas arabes, il faut les laisser être ce qu’ils sont. Il faut les développer, ils ont le droit de se développer. L’arabe n’est pas notre religion. Tout le monde n’est pas obligé de devenir arabe. Ce serait injuste. Nous sommes tous musulmans, d’accord. Mais, nous ne sommes pas tous des arabes. L’Islam appartient à tous ceux qui croient en Dieu et en son prophète(PSL) et font leurs prières.
Le Rénovateur Quotidien : Pour vous donc, c’est un faux problème et qu’au lieu de le poser, les mauritaniens peuvent se l’épargner ?
Boubacar Ould Messaoud : C’est un problème dangereux. Il n’est pas faux parce qu’il y’a des gens derrière, une réalité derrière. Cette réalité, c’est quoi ? C’est de faire de la Mauritanie un pays arabe ; c’est d’exclure les autres, c’est de revenir pour dire que certains sont des étrangers. Ce discours ramène à dire que les déportés devaient être déportés. C’est ce discours qui va continuer à éliminer les négro-africains de beaucoup de choses. Je suis un mauritanien et en moi, il y a le Wolof, le Peul, l’Arabe, etc. Et c’est cela que je veux développer, le concept du mauritanien qui n’est pas un produit spécial. Je n’ai rien contre les arabes. Ils ont leur place dans ce pays. Ils ont dominé ce pays. C’est leur pays mais c’est aussi le pays des Wolofs, des Poulars et des Soninkés. Il faut respecter les spécificités de toutes les communautés qui sont là et qui doivent continuer à cohabiter dans le respect de chacune d’elles en sachant qu’elles sont unies parce qu’elles appartiennent à la Mauritanie. On appartient au monde arabe mais également au monde africain.
Propos recueillis par
Babacar Baye NDIAYE
Le Rénovateur Quotidien : La question de l’arabité est revenue au devant de l’actualité à travers les propos du Premier ministre Moulaye O. Mohamed Laghdaf qui a soutenu que la Mauritanie est un pays arabe. Quelle est votre réaction par rapport à cette question ?
Boubacar Ould Messaoud : La Mauritanie est un pays multiculturel. L’arabité procède d’une démarche d’exclusion et d’une tendance à vouloir faire de la Mauritanie un pays totalement arabe alors qu’il y a des mauritaniens qui ne sont pas des arabes. Personnellement, je ne me considère pas comme un arabe. Et le discours que tiennent les pouvoirs publics n’est pas du tout rassurant. Cela nous ramène à cette dimension de chantage à l’assimilation. Les hommes du pouvoir veulent obliger tout le monde à être un appendice des arabes. Ce n’est pas du tout rassurant, aujourd’hui, que les pouvoirs publics développent un tel discours. Il faut s’inquiéter du fait que des nationalistes arabes chauvins soient installés aujourd’hui dans les arcanes du pouvoir.
Le Rénovateur Quotidien : Est-ce qu’il ne faudrait pas poser cette question et d’en finir une bonne fois pour toutes que de l’esquiver ?
Boubacar Ould Messaoud : C’est un débat qu’on aurait pu poser. Le syndrome de la Côte d’Ivoire semble se réveiller en Mauritanie. Qu’est-ce qu’il faut débattre ? Mais, il n’y a rein à débattre. Il y a des mauritaniens qui sont arabes. Il y en a certains qui ne le sont pas. Quel est le débat à poser ? Ceux qui ne sont pas arabes, il faut les laisser être ce qu’ils sont. Il faut les développer, ils ont le droit de se développer. L’arabe n’est pas notre religion. Tout le monde n’est pas obligé de devenir arabe. Ce serait injuste. Nous sommes tous musulmans, d’accord. Mais, nous ne sommes pas tous des arabes. L’Islam appartient à tous ceux qui croient en Dieu et en son prophète(PSL) et font leurs prières.
Le Rénovateur Quotidien : Pour vous donc, c’est un faux problème et qu’au lieu de le poser, les mauritaniens peuvent se l’épargner ?
Boubacar Ould Messaoud : C’est un problème dangereux. Il n’est pas faux parce qu’il y’a des gens derrière, une réalité derrière. Cette réalité, c’est quoi ? C’est de faire de la Mauritanie un pays arabe ; c’est d’exclure les autres, c’est de revenir pour dire que certains sont des étrangers. Ce discours ramène à dire que les déportés devaient être déportés. C’est ce discours qui va continuer à éliminer les négro-africains de beaucoup de choses. Je suis un mauritanien et en moi, il y a le Wolof, le Peul, l’Arabe, etc. Et c’est cela que je veux développer, le concept du mauritanien qui n’est pas un produit spécial. Je n’ai rien contre les arabes. Ils ont leur place dans ce pays. Ils ont dominé ce pays. C’est leur pays mais c’est aussi le pays des Wolofs, des Poulars et des Soninkés. Il faut respecter les spécificités de toutes les communautés qui sont là et qui doivent continuer à cohabiter dans le respect de chacune d’elles en sachant qu’elles sont unies parce qu’elles appartiennent à la Mauritanie. On appartient au monde arabe mais également au monde africain.
Propos recueillis par
Babacar Baye NDIAYE
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