dimanche 16 mai 2010

Enseignants francophones contractuels et retraités : Plaintes du retard dans le décaissement de leurs salaires


Les enseignants francophones contractuels et retraités de Mauritanie se plaignent de percevoir tardivement leurs salaires. Leur secrétaire général a indiqué que ce retard a des répercussions sur ses collègues qui sont à l’intérieur du pays. "Certains d’entre eux qui sont des jeunes n’ont comme moyen de subsistance que leurs salaires ainsi qu’une infime minorité de retraités qui, souvent, se débat dans les difficultés pour joindre les deux bouts à la fin du mois", a déclaré Mohameden El Moctar Ould Saleh, secrétaire général du Syndicat des Enseignants Contractuels et Retraités de Mauritanie.

Ce n’est pas la première fois que ce syndicat est très remonté contre les pouvoirs publics. A deux reprises, la dernière datant au mois de janvier dernier, les enseignants francophones contractuels et retraités de Mauritanie sont partis voir le Président de la République pour l’informer de leur situation et réclamer leurs salaires des mois d’octobre, de novembre et de décembre qu’ils percevront finalement au mois de janvier 2010.

Aujourd’hui, encore, ils subissent la même situation et continuent à réclamer leurs salaires des mois de janvier, de février et de Mars. Le syndicat des enseignants francophones contractuels et retraités de Mauritanie a porté la responsabilité de ce retard sur le dos du Ministère de l’Economie et des Finances qu’il accuse de traîner les pieds.

Ces enseignants sont actuellement au nombre de 258 répartis sur l’ensemble du territoire national. Et, nonobstant, la mise en place de commissions pour étudier les voies et moyens de mettre un terme au retard apporté dans le décaissement de leurs salaires, ils continuent à constater que leur problème ne s’est pas amélioré d’un iota.

"Nos salaires sont déjà à l’avance programmés. Il n’y a pas de raisons à ce qu’on ne soit pas payés à tant", a affirmé Mohameden El Moctar Ould Saleh qui n’a pas manqué de dénoncer le retard systématique dans le décaissement de leurs salaires.

Ce dernier a également exprimé sa surprise de voir leurs salaires, et ce depuis janvier 2010, prélevés. Dans ce sens, il a soutenu que, dans leurs prestations de services de contrat, il n’est pas prévu de prélever sur leurs salaires. "Non seulement, le ministère de l’économie et des finances tire les ficelles mais nous enlève aussi des prestations. Ce qui est contraire à l’article 10 de notre contrat", édifie-t-il.

Le corps des enseignants francophones contractuels et retraités de Mauritanie existe depuis 2004. Sur consultation du Ministère de l’Education Nationale avec celui de la Fonction Publique, il a été préconisé de recruter, sur la base de contrats, aussi bien les retraités qu’engager des maîtrisards. Ce recrutement répondait à un déficit d’enseignants dans les séries scientifiques.

Mohameden El Moctar Ould Saleh ne s’est pas empêché non plus de s’insurger contre les recrutements clandestins au niveau des directions régionales de l’Education Nationale, situation d’ailleurs confirmé par les inspections dudit ministère.

Le secrétaire général du syndicat des enseignants francophones contractuels et retraités de Mauritanie a enfin lancé un appel à l’endroit de ces collègues ayant déserté l’enseignement public de revenir à de meilleurs sentiments pour, dit-il, sauver le système éducatif mauritanien. "Car, de jour en jour, on va vers le déclin", a-t-il prédit, invitant au passage, les pouvoirs publics à éviter de prendre des risques, faisant allusion à la question de l’arabisation, lorsqu’il s’agit de notre éducation nationale.

Babacar Baye NDIAYE

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