Ça y est ! Le Forum des Organisations des Droits Humains en Mauritanie (FONADH) a reconnu, dans une note conceptuelle distribuée en marge de l’atelier de réflexion sur le rapatriement des réfugiés organisé du 12 au 13 décembre à Nouakchott, que le gouvernement mauritanien a fait beaucoup d’efforts. S’agit-il, hélas, d’un changement de stratégie de la part de cette organisation qui, rappelons-le, a jusqu’ici adopté une position de non reconnaissance du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz qui est devenu, entre temps, Président de la République par voie électorale.
Cette note positive accordée au gouvernement mauritanien signifie-t-elle aussi que le FONADH est en train d’emboîter le pas au COVIRE ? Où s’agit-il encore d’un assouplissement en ce qui concerne sa position au sujet du retour des déportés et du passif humanitaire tel que conçu par le pouvoir actuel?
Cette reconnaissance se justifierait, à en croire le FONADH, par le fait que le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ait reconnu que les rapatriés demeureraient réfugiés dans leur propre pays et qu’il s’engageait à changer complètement cette situation en mettant en place les moyens nécessaires.
«Il est indéniable que le gouvernement mauritanien a [depuis lors] fait beaucoup d’efforts à travers l’Agence Nationale d’Appui et d’Insertion des Réfugiés (ANAIR) pour respecter ses engagements vis-à-vis des rapatriés malgré un climat socio-économique difficile. Cela s’est traduit par l’accélération de la restitution des documents d’identité aux intéressés et la réintégration annoncée des fonctionnaires et agents de l’Etat dans la fonction publique », s’est félicité le FONADH.
Les appréhensions du FONADH
Toutefois, le FONADH n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes à quelques semaines de la fin des opérations du HCR de rapatriement assisté des réfugiés du Sénégal prévue le 31 décembre 2009. Comme pour sonner le tocsin et mobiliser l’opinion publique, cette organisation rapporte que des appréhensions demeurent chez les rapatriés ainsi que chez les organisations de la société civile.
«On constate une frustration croissante des rapatriés qui déplorent leurs conditions de vie dans les sites et le manque de volonté politique des autorités locales pour la récupération de leurs terres de culture. En outre, les rapatriés se sentent livrés à eux-mêmes du fait de l’absence de communication entre eux et les représentants de l’Etat (Hakem et Wali) qui, dans certaines localités, ne daignent même pas venir leur souhaiter la bienvenue. Ce qui entraîne la multiplication des conflits fonciers ouverts ou latents dans plusieurs sites de rapatriement», explique le FONADH.
C’est face à ces raisons que le FONADH a initié cet atelier de réflexion pour dégager les voies et moyens afin d’améliorer les conditions de vie dans les sites, d’assurer l’accès des rapatriés à la terre sans laquelle ils ne peuvent recouvrer leur dignité, de prévenir et de gérer les conflits entre les rapatriés et les communautés d’accueil, de restaurer les droits fondamentaux des rapatriés notamment leurs droits à la propriété, à la nationalité et leur insertion dans la société mauritanienne en tant que citoyens à part entière.
Cet atelier de réflexion qui a réuni, pendant deux jours, une quarantaine de participants issus d’organisation de la société civile organisé en partenariat avec l’Institut pour les Droits de L’homme et le Développement en Afrique (IHRDA) et l’appui d’Open Society Justice Initiative New York a été boudé par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et les institutions gouvernementales concernées!
Rappelons enfin qu’à cet effet, diverses communications ont été présentées. Elles ont tourné autour du retour volontaire et de la protection internationale des réfugiés (Souleymane Sagna), du rôle de la société civile africaine et mauritanienne dans la protection des droits des réfugiés (Mbow), de l’implication et des recommandations de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples par rapport au retour des déportés(Feyi), de la restauration des droits des rapatriés (Ndiawar Kane), de la terre comme enjeux de paix et de cohésion nationale(Dia Amadou Oumar), de la justice et de la réconciliation nationale (Bocar Ngaidé) et enfin des stratégies pour une Mauritanie réconciliée (Isselmou Abdel Kader).
Babacar Baye NDIAYE
Cette note positive accordée au gouvernement mauritanien signifie-t-elle aussi que le FONADH est en train d’emboîter le pas au COVIRE ? Où s’agit-il encore d’un assouplissement en ce qui concerne sa position au sujet du retour des déportés et du passif humanitaire tel que conçu par le pouvoir actuel?
Cette reconnaissance se justifierait, à en croire le FONADH, par le fait que le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ait reconnu que les rapatriés demeureraient réfugiés dans leur propre pays et qu’il s’engageait à changer complètement cette situation en mettant en place les moyens nécessaires.
«Il est indéniable que le gouvernement mauritanien a [depuis lors] fait beaucoup d’efforts à travers l’Agence Nationale d’Appui et d’Insertion des Réfugiés (ANAIR) pour respecter ses engagements vis-à-vis des rapatriés malgré un climat socio-économique difficile. Cela s’est traduit par l’accélération de la restitution des documents d’identité aux intéressés et la réintégration annoncée des fonctionnaires et agents de l’Etat dans la fonction publique », s’est félicité le FONADH.
Les appréhensions du FONADH
Toutefois, le FONADH n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes à quelques semaines de la fin des opérations du HCR de rapatriement assisté des réfugiés du Sénégal prévue le 31 décembre 2009. Comme pour sonner le tocsin et mobiliser l’opinion publique, cette organisation rapporte que des appréhensions demeurent chez les rapatriés ainsi que chez les organisations de la société civile.
«On constate une frustration croissante des rapatriés qui déplorent leurs conditions de vie dans les sites et le manque de volonté politique des autorités locales pour la récupération de leurs terres de culture. En outre, les rapatriés se sentent livrés à eux-mêmes du fait de l’absence de communication entre eux et les représentants de l’Etat (Hakem et Wali) qui, dans certaines localités, ne daignent même pas venir leur souhaiter la bienvenue. Ce qui entraîne la multiplication des conflits fonciers ouverts ou latents dans plusieurs sites de rapatriement», explique le FONADH.
C’est face à ces raisons que le FONADH a initié cet atelier de réflexion pour dégager les voies et moyens afin d’améliorer les conditions de vie dans les sites, d’assurer l’accès des rapatriés à la terre sans laquelle ils ne peuvent recouvrer leur dignité, de prévenir et de gérer les conflits entre les rapatriés et les communautés d’accueil, de restaurer les droits fondamentaux des rapatriés notamment leurs droits à la propriété, à la nationalité et leur insertion dans la société mauritanienne en tant que citoyens à part entière.
Cet atelier de réflexion qui a réuni, pendant deux jours, une quarantaine de participants issus d’organisation de la société civile organisé en partenariat avec l’Institut pour les Droits de L’homme et le Développement en Afrique (IHRDA) et l’appui d’Open Society Justice Initiative New York a été boudé par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et les institutions gouvernementales concernées!
Rappelons enfin qu’à cet effet, diverses communications ont été présentées. Elles ont tourné autour du retour volontaire et de la protection internationale des réfugiés (Souleymane Sagna), du rôle de la société civile africaine et mauritanienne dans la protection des droits des réfugiés (Mbow), de l’implication et des recommandations de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples par rapport au retour des déportés(Feyi), de la restauration des droits des rapatriés (Ndiawar Kane), de la terre comme enjeux de paix et de cohésion nationale(Dia Amadou Oumar), de la justice et de la réconciliation nationale (Bocar Ngaidé) et enfin des stratégies pour une Mauritanie réconciliée (Isselmou Abdel Kader).
Babacar Baye NDIAYE