vendredi 1 mai 2009

Fête du 1ier mai 2009 : Une fête sur fonds de crise politique

Jamais, une célébration de la fête du 1ier mai n’a été aussi politique. La fête du Travail, organisée ce vendredi dans un contexte national marqué par le coup d’Etat du 6 août 2008 et de crise financière internationale, a rassemblé des centaines de travailleurs réunis autour de l’UTM, de la CGTM, de la CNTM et de la CLTM. Ces centrales syndicales, hostiles au coup d’Etat du 6 août 2008, ont célébré la fête avec le slogan "Ensemble pour le retour à la démocratie". La marche de ces centrales syndicales s’est déroulée sous haute surveillance policière.

Non seulement la fête du Travail a été une occasion pour les travailleurs de rappeler leurs droits mais aussi de parler de la crise politique actuelle. Sans ranger au second plan certaines revendications relatives à la détérioration du pouvoir d’achat, la cherté de la vie, l’augmentation des salaires, les travailleurs ont aussi marché pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Ainsi, suite au traditionnel défilé, un meeting a été organisé en face de la mosquée de Qatar.

La Coordination des Centrales Démocratiques (CCD) qui regroupe l’Utm, la Cgtm, la Cntm et la Cltm persiste et signe dans son engagement à faire échouer, comme le Fndd, le coup d’Etat du 6 août 2008 qui a vu l’accession au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Dans une plate forme revendicative, la CCD déclare que le pouvoir d’achat des travailleurs s’est considérablement détérioré. "Dans ce sens, aucune mesure n’a été entreprise visant à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs", s’est offusquée la CCD.

A ce sujet la Coordination des Centrales Démocratiques a suggéré au gouvernement d’augmenter les salaires proportionnellement aux coûts de la vie, la suppression de l’ITS et enfin l’amélioration du contrôle de la qualité des produits de consommation.

"Les programmes de lutte contre la pauvreté et le chômage sont laissées pour compte en faveur des financements de tournées à l’intérieur du pays préparatoires de la campagne présidentielle anticipée, illégitime et anticonstitutionnelle du général", s’est indignée la Coordination des Centrales Démocratiques.

Celle-ci n’a pas caché son inquiétude au sujet du retrait de plusieurs projets économiques, le retrait des investisseurs étrangers, le gel des financements étrangers, la diminution du transfert des capitaux des migrants, la suspension de la coopération avec les Etats-Unis et l’Union Européenne, le retrait des principaux bailleurs de fonds (FMI et BM), la suspension du pays de l’OIF et de l’UA.

La Coordination des Centrales Démocratiques a battu en brèche les politiques d’improvisation initiées par Mohamed Ould Abdel Aziz en procédant à l’achat d’équipement dans des conditions obscures faisant ainsi allusion à l’achat du scanner destiné à l’hôpital national de Nouakchott et qui d’ailleurs avait suscité beaucoup d’interrogations.

La déception semble donc être grande chez les travailleurs notamment au sujet des négociations tripartites sur lesquelles ils avaient fondé de grands espoirs aussi bien pour l’amélioration de leurs conditions matérielles et morales que pour la révision des réglementations contractuelles afin de garantir la sécurité et la promotion du travail et de la production.

Pour la CCD, la Mauritanie s’achemine vers l’instabilité. La solution passerait, à l’en croire, à œuvrer énergiquement pour faire échouer l’agenda unilatéral des putschistes. La lueur d’espoir ne pourrait venir qu’à partir de là. "Nous invitons tous les mauritaniens à se retrouver ensemble dans un dialogue national compréhensif permettant de sortir le pays de la crise actuelle dans laquelle il s’abat et de sauver nos générations futures d’un avenir inconnu", a formulé la Coordination des Centrales Démocratiques.

Babacar Baye Ndiaye

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