lundi 14 décembre 2009

Situation des réfugiés : Le gouvernement mauritanien a fait beaucoup d’efforts, selon le FONADH

Ça y est ! Le Forum des Organisations des Droits Humains en Mauritanie (FONADH) a reconnu, dans une note conceptuelle distribuée en marge de l’atelier de réflexion sur le rapatriement des réfugiés organisé du 12 au 13 décembre à Nouakchott, que le gouvernement mauritanien a fait beaucoup d’efforts. S’agit-il, hélas, d’un changement de stratégie de la part de cette organisation qui, rappelons-le, a jusqu’ici adopté une position de non reconnaissance du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz qui est devenu, entre temps, Président de la République par voie électorale.

Cette note positive accordée au gouvernement mauritanien signifie-t-elle aussi que le FONADH est en train d’emboîter le pas au COVIRE ? Où s’agit-il encore d’un assouplissement en ce qui concerne sa position au sujet du retour des déportés et du passif humanitaire tel que conçu par le pouvoir actuel?

Cette reconnaissance se justifierait, à en croire le FONADH, par le fait que le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ait reconnu que les rapatriés demeureraient réfugiés dans leur propre pays et qu’il s’engageait à changer complètement cette situation en mettant en place les moyens nécessaires.

«Il est indéniable que le gouvernement mauritanien a [depuis lors] fait beaucoup d’efforts à travers l’Agence Nationale d’Appui et d’Insertion des Réfugiés (ANAIR) pour respecter ses engagements vis-à-vis des rapatriés malgré un climat socio-économique difficile. Cela s’est traduit par l’accélération de la restitution des documents d’identité aux intéressés et la réintégration annoncée des fonctionnaires et agents de l’Etat dans la fonction publique », s’est félicité le FONADH.

Les appréhensions du FONADH

Toutefois, le FONADH n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes à quelques semaines de la fin des opérations du HCR de rapatriement assisté des réfugiés du Sénégal prévue le 31 décembre 2009. Comme pour sonner le tocsin et mobiliser l’opinion publique, cette organisation rapporte que des appréhensions demeurent chez les rapatriés ainsi que chez les organisations de la société civile.

«On constate une frustration croissante des rapatriés qui déplorent leurs conditions de vie dans les sites et le manque de volonté politique des autorités locales pour la récupération de leurs terres de culture. En outre, les rapatriés se sentent livrés à eux-mêmes du fait de l’absence de communication entre eux et les représentants de l’Etat (Hakem et Wali) qui, dans certaines localités, ne daignent même pas venir leur souhaiter la bienvenue. Ce qui entraîne la multiplication des conflits fonciers ouverts ou latents dans plusieurs sites de rapatriement», explique le FONADH.

C’est face à ces raisons que le FONADH a initié cet atelier de réflexion pour dégager les voies et moyens afin d’améliorer les conditions de vie dans les sites, d’assurer l’accès des rapatriés à la terre sans laquelle ils ne peuvent recouvrer leur dignité, de prévenir et de gérer les conflits entre les rapatriés et les communautés d’accueil, de restaurer les droits fondamentaux des rapatriés notamment leurs droits à la propriété, à la nationalité et leur insertion dans la société mauritanienne en tant que citoyens à part entière.
Cet atelier de réflexion qui a réuni, pendant deux jours, une quarantaine de participants issus d’organisation de la société civile organisé en partenariat avec l’Institut pour les Droits de L’homme et le Développement en Afrique (IHRDA) et l’appui d’Open Society Justice Initiative New York a été boudé par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et les institutions gouvernementales concernées!

Rappelons enfin qu’à cet effet, diverses communications ont été présentées. Elles ont tourné autour du retour volontaire et de la protection internationale des réfugiés (Souleymane Sagna), du rôle de la société civile africaine et mauritanienne dans la protection des droits des réfugiés (Mbow), de l’implication et des recommandations de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples par rapport au retour des déportés(Feyi), de la restauration des droits des rapatriés (Ndiawar Kane), de la terre comme enjeux de paix et de cohésion nationale(Dia Amadou Oumar), de la justice et de la réconciliation nationale (Bocar Ngaidé) et enfin des stratégies pour une Mauritanie réconciliée (Isselmou Abdel Kader).

Babacar Baye NDIAYE

samedi 12 décembre 2009

Grâce à l’AREMAU, l’UDET et Dental nord-sud : Les villages de Thialgou et de Dioulom vont bientôt changer de visage

Ce jeudi 11 décembre, les populations de Thialgou hommes, femmes, enfants et vieillards, se sont massées devant l’unique Ecole fondamentale du village qui compte plus de 3.000 âmes et situé à quelques kilomètres de Boghé.

Le premier passant aurait certainement deviné que c’est le président de la République qui y effectuerait un déplacement tellement la mobilisation était grandiose. Mais que non ! Le prétexte était la cérémonie de remise d’un important lot de matériels divers de la part de l’Association Amitié Réciprocité Echanges avec la Mauritanie (AREMAU) dirigé par Etienne Rivoire et l’Union pour le Développement de Thialgou (UDET) présidé par Sy Moussa et dont le siège se trouve à Paris venues remettre un important lot de matériels divers.

Ce geste, selon le maire de Boghé Ba Adama Moussa, va donner un nouveau souffle au développement communautaire local. Pour lui, il vient à point nommé et ne manquera pas de répondre aux besoins des populations en matière de santé, d’éducation, de production agricole, d’épanouissements physiques, intellectuels et autres.

«Nous sommes convaincu que ce geste humanitaire va apporter de l’eau au moulin des autorités municipales que nous incarnons dans la mesure où il contribue à l’amélioration des conditions de vie de nos populations démunies. Nous formulons le souhait de voir ce partenariat qui lie la localité de Bruguières aux villages de Thialgou et de Dioulom devenir un bel exemple voire un modèle de coopération nord-sud », a-t-il déclaré.

Lui succédant à la parole, Etienne Rivoire qui est le président de l’AREMAU a d’abord exprimé sa gratitude à l’accueil qui leur a été réservé par les populations de Thialgou. « C’est une grande émotion d’être reçus. C’est quelque chose, dans notre pays, que nous n’avons pas l’habitude de voir. C’est une tradition typiquement africaine. Thialgou a été pendant plus d’une année un nom vers lequel nos pensées étaient dirigées. Thialgou a été dans notre esprit, notre cœur et nos mains », a-t-il confié.

Etienne Rivoire a été accompagné de Pierre Mercié, Janine Mercié, Philippe Mauret, Rivoire Marie-Claire et Abou Ba qui est le président d’honneur et correspondant de l’AREMAU en Mauritanie. C’est de ce dernier, Abou Ba, que tout est venu. On est en 2000. Il fait la connaissance d’Etienne Rivoire. Aussitôt, ils émettent l’idée de faire une correspondance entre les élèves de Bruguières et ceux de l’école 7 de Nouakchott. En 2006, Abou Ba se rend à Bruguières. De là, lui, qui sera primé d’une médaille d’honneur par le maire Philippe Plantade, et Etienne Rivoire, créent l’AREMAU.

Cette association n’en est pas à sa première action humanitaire. En mars 2008, par exemple, un chargement de 6,5 m3 de matériels divers composés d’affaires scolaires, de livres, de matériels informatiques, de produits pharmaceutiques…a été acheminé sur Thialgou. Durant cette visite, l’AREMAU a rencontré les agriculteurs et les coopératives des femmes qui n’ont pas manqué de leur soumettre leurs besoins.

C’est par la suite que des associations comme l’Union pour le Développement de Thialgou (UDET) qui a d’ailleurs envoyé Chantal Levêque et Dental nord-sud de Dioulom ont rejoint l’AREMAU pour s’inscrire dans la dynamique d’appui au développement communautaire local.
Pour cette énième fois, la teneur du don a été beaucoup plus importante. Ce don est composé de matériels informatiques et audiovisuels, de machines à coudre, de vêtements d’équipements médicaux, sportifs, scolaires et agricoles, de linges pour les enfants, d’une bétonnière, d’une décortiqueuse, d’une égraineuse, d’un moulin à farine, d’un équipement pour monter un jardin d’enfant et un terrain de basket-ball démontable, des structures de jeu…
La collecte de ce matériel divers est un travail de longue haleine.

Il faut que d’abord l’association soit connue du grand public, participe à diverses manifestations tout au long de l’année ou à des salons en utilisant des stands AREMAU où on vent des articles mauritaniens divers (artisanaux souvent), où on affiche des actions ou les projets de l’association à travers des photos…

Et, à en croire, Etienne Rivoire, cette action humanitaire s’inscrit dans le prolongement de la coopération décentralisée. D’ailleurs, en 2005, il a assisté à une rencontre de deux jours à Nouakchott qui portait sur la coopération décentralisée entre la France et la Mauritanie. Il en avait profité pour rencontrer des associations et des municipalités françaises qui parrainent des villages.

Ce matériel sera destiné en particulier aux plus démunis. «Tout le monde n’est pas en mesure de subvenir aux besoins les plus élémentaires de la vie. On voit des parents qui veulent inscrire leurs enfants à l’école mais qui n’ont pas les moyens de s’acheter les matériels scolaires. Là, aussi, on essaie d’agir. Dans le cadre sanitaire par exemple aussi, on essaie d’apporter un matériel ou des médicaments pour essayer d’équiper les centres de santé », se justifie Abou Bâ.

Une partie du don est essentiellement constituée d’équipements matériels. Et, pour le directeur de l’école fondamentale de Thialgou qui existe depuis 1969, les équipements matériels vont résoudre en partie les problèmes de son établissement qui compte 356 élèves.
«Nous avons un certain nombre de bâtiments totalement délabrés. Ces bâtiments ont été entièrement réalisés par les populations et quand des actes de rénovation ne sont pas entrepris, c’est tout à fait normal que les bâtiments se détériorent », explique Abou Adama Diallo.
Dans ce sens, l’AREMAU a déposé un projet de reconstruction de ces classes et la construction d’autres au niveau du Conseil régional de Midi-Pyrénées pour subventionner leurs travaux.

Notons enfin que l’Association pour la Promotion de la Santé Communautaire (APSC) qui organise chaque année une caravane de santé dans la région du Brakna gratuitement a aussi bénéficié d’un matériel médical et paramédical pour l’aider dans ses activités. «C’est un grand intérêt pour nous de savoir que nos produits ne vont pas aller n’importe où et n’importe comment ou détourner de leurs besoins », a déclaré Etienne Rivoire.

Des personnalités comme Yall Zakaria (ancien ministre de l’intérieur sous Sidi Mohamed O. Cheikh Abdallahi), Ba El Hadj Abdoul (sénateur de Boghé), Tall Ibrahima Demba (président des ressortissants de Thialgou à Nouakchott) et Wagne Abdoulaye Idriss (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la modernisation de l’administration et des NTIC) n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de l’acheminement de cet important lot de matériels vers Thialgou et Dioulom.

Babacar Baye NDIAYE

lundi 7 décembre 2009

Dépistage du trachome à l’école Moctar Hamidoune de Sebkha : Sur 751 élèves dépistés, 41 cas ont été trouvés

Le Lions Club La Rose des Sables de Nouakchott, avec l’appui de l’Initiative Trachome International (ITI), a lancé à partir de ce 7 novembre une campagne de sensibilisation et de dépistage du trachome dans la moughataa de Sebkha à l’école Moctar Hamidoune Kane. Cette campagne qui touchera également d’autres écoles des zones périphériques de Nouakchott vise à prévenir les maladies cécitantes, à réduire la prévalence de ces pathologies et à favoriser la prise de conscience du grand public et promouvoir des modes de vie sains (hygiène du visage).

L’arrivée de l’équipe de cette campagne a réjoui Diarra Mamadou, le directeur de l’école Moctar Hamidoune de Sebkha qui n’a pas toutefois manqué de relever les difficultés auxquelles fait face son établissement qui dépend de l’IDEN II de Nouakchott.

«Nous saluons cette initiative. Nous demandons que cela se répercute. Nous sommes dans un quartier défavorisé où les maladies se multiplient. Nous voulons que l’Etat nous aide aussi. On est une école qui compte au moins 545 filles et entre 300 et 400 garçons. C’est toujours difficile puisque nous cohabitons avec une autre école! Nous rencontrons des problèmes d’assainissement. Notre école ne dispose pas de mûr de clôture. Les saletés rentrent de partout», s’est-il confié.

Hassane Ould Mohamédou est ophtalmologue. Il est par ailleurs le coordinateur adjoint du Programme National de Lutte contre la Cécité (PNLC). Il évalue ici cette journée de campagne de sensibilisation et dépistage du trachome.

«Sur 751 élèves dépistés, on a trouvé 41 cas de trachome. Cela équivaut à 6%. Ce taux n’est pas grave. Et, cela montre que la campagne de trachome qu’on avait mené à Nouakchott a donné de bons résultats. Vu les résultas que nous avons obtenus dans cette école, il n’y a pas lieu de s’alarmer et cela ne demande pas une autre action d’envergure. 6%, c’est un chiffre encourageant. Avant cette campagne, on avait eu des pourcentages qui tournaient entre 15%, 18% et 30% », explique-t-il.

La dernière campagne de dépistage et de sensibilisation dans cette école remonte en 2007. Et, cette fois-ci, les cas de trachome ont diminué et cela montre que la campagne de 2007 a bien porté ses fruits à la grande satisfaction de madame Limam qui est l’administrateur du projet Sightfirst en Mauritanie et présidente de cette même commission au niveau du Lions Club La Rose des Sables de Nouakchott.

«Nous sommes satisfaits des résultats que nous avons eus au sujet de la présente campagne qui rentre dans le cadre de la sensibilisation des masses populaires les plus démunies, a-t-elle affirmé. Nous essayons de voir autant les grandes personnes que les enfants. Et, c’est dans ce cadre que nous avons commencé les dépistages dans les écoles périphériques de Nouakchott. On a commencé par Sebkha. Après, on va aller dans d’autres écoles. Nous sommes en fin d’année. Si, d’ici la fin de l’année 2009, on ne peut pas faire toutes les écoles parce que nous allons faire également les écoles de l’intérieur du pays, à ce moment-là, on attaque 2010 avec toutes les écoles périphériques de toutes les moughataas de Nouakchott. »

Au cours de cette journée de dépistage assurée par Ngaïdé Hamath, Idriss Diarra et Hassan Mbalo, le docteur Abdallahi Ould Minnih qui est le coordinateur du Projet National de Lutte contre la Cécité (PNLC) a donné un cours sur le trachome, ses conséquences, sa prise en charge et sa prévention au profit des enseignants de l’établissement. Le Lions Club La Rose des Sables a distribué gratuitement des «savons» qui sont un symbole de l’hygiène et de lutte contre le trachome. Enfin, il faut noter la présence à cette journée du président de la région 11 qui couvre le Sénégal et la Mauritanie ainsi que le 2ième vice-gouverneur du district 403 A.

Babacar Baye NDIAYE

samedi 5 décembre 2009

A quelques heures de la rencontre de Copenhague : Les VNU appellent les dirigeants du monde à prendre leurs responsabilités

La Mauritanie a célébré ce 5 décembre la Journée Internationale des Volontaires. A l’occasion de cette journée, une série de manifestations qui ont tourné autour de conférences, de sketchs de sensibilisation des femmes teinturières du quartier 5ième de Sebkha, d’expositions de tableaux, d’objets et d’affiches sur la protection de l’environnement et d’actions de salubrités des volontaires a été organisée un peu partout à Nouakchott.

Le lancement officiel de cette journée a été marquée par la journée d’assainissement et de reboisement au quartier de Zatar zone 8 dans la moughataa de Dar-Naim. Selon Lamine Sakho, président de l’Association Sportive et Culturelle Kiraye Fanane (ASCKF), cette journée d’assainissement et de reboisement s’inscrit dans le cadre de la promotion des activités de protection de l’environnement qui se dégrade de plus en plus du fait de l’action de l’homme. D’ailleurs, un sketch a été joué dans ce sens pour sensibiliser et informer les populations et les autorités sur leurs rôles et responsabilités dans la protection de l’environnement. Durant cette journée, les volontaires de l’ASCFK ont procédé au reboisement de plus de 250 arbustes.

En outre, l’administrateur du PNUD Helen Clark dont le discours a été lu en cette circonstance a appelé les dirigeants du monde, à quelques heures de l’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Copenhague à trouver un accord positif pour préserver notre environnement et réduire la pauvreté.

A l’en croire, le défi climatique, la dégradation environnementale et le développement durable doivent être au cœur des préoccupations des Etats. «Un accord sur le changement climatique est urgemment nécessaire…Le PNUD soutient les pays dans leur développement d’une croissance à faibles émissions de carbone, de l’accès à l’énergie et de stratégie d’adaptation », dit-elle en soutenant que son organisation va aussi soutenir les pays les moins développer à bénéficier des fonds destinés au financement climatique.

Dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée Internationale des Volontaires célébrée sur le thème «Volontaires en faveur de notre planète », la coordinatrice exécutive du Programme des Nations Unies, Flavia Pansieri, a rappelé l’importance que les volontaires jouent dans l’action environnementale.

Les volontaires interviennent dans le nettoyage de leurs quartiers, l’organisation de projets de recyclage, la mise en place de campagne en faveur des différentes formes d’énergies renouvelables, la conservation de la biodiversité, la lutte contre la désertification, la déforestation, la réduction des déchets et de la pollution, l’amélioration de l’assainissement, de la qualité de l’eau.

Par conséquent, «il est important que les gouvernements et les organisations reconnaissent la valeur du volontariat pour l’environnement, pour la société en général et son apport à la cohésion sociale», a-t-elle insisté tout en suggérant aux Etats de créer «une législation appropriée pour soutenir et promouvoir le volontariat ».

Flavia Pansieri a enfin rendu un hommage aux deux volontaires qui ont perdu la vie lors de l’attaque d’une d’hôtes de l’ONU en Afghanistan en octobre dernier ainsi qu’à tous les autres volontaires du monde qui travaillent dans des circonstances souvent difficiles à la promotion de la paix et du développement. Rappelons que la Mauritanie compte 6 VNU (Volontaires des Nations Unies) servant à l’étranger comme volontaires VNU internationaux.

Babacar Baye NDIAYE